De son vrai nom, Djénébou Diabaté, elle s’est spécialisée dans le vol et l’escroquerie. Elle commit malheureusement l’erreur de cibler de gros morceaux.rn
Madame Diallo est une dame respectable habitant au quartier Badalabougou. Un jour, alors qu’elle se trouvait seule en famille, elle reçut la visite d’une personne qu’elle connaissait bien pour l’avoir hébergé chez elle pendant cinq longues années. Il s’agit de Djénébou Diabaté. Elle avait fini par la congédier suite à de nombreuses affaires louches auxquelles elle était menée. Mais voilà qu’elle fit son réapparition. Elle arriva chez Mme Diallo et fit presque son repentir. Elle affirma avoir désormais emprunté le chemin de la droiture et s’être même mariée à un commando parachutiste avec lequel elle a eu un enfant. Madame Diallo l’en félicita et lui pardonna toutes les fautes antérieures. Et on tourna la page.
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Après quelques minutes de conversation fort agréable, elle prétexta un besoin naturel pour demander la permission à la vieille dame d’utiliser ses toilettes intérieures. Elle ne vit aucune objection puisque se disant qu’elle avait changé. Elle y alla et sortit quelques minutes plus tard et «demander la route». La bonne dame la remercia de cette visite de courtoisie et lui fit des bénédictions, beaucoup de bénédictions. Elle ignorait évidemment que l’enfant béni qui s’apprêtait à la quitter venait de lui voler son chéquier.
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Une fois en possession du chéquier, elle ne s’empressa nullement d’aller faire des retraits. C’était trop facile. C’était même la voie royale pour se faire pincer rapidement. Elle procéda autrement. Elle imita la signature de la propriétaire légitime du chéquier et se rendit au magasin d’alimentation « La Fourmi » où elle effectua de nombreux achats et le tout par chèque bancaire. C’était tout simplement génial. Elle tenta même de faire d’autres achats plus importants. Mais par principe, le Magasin n’autorise pas le payement par chèque bancaire au seuil d’un certain montant. Elle revit donc ses prétentions à la baisse. Elle procura de plusieurs cartons de grandes boîtes de lait (une denrée rare et chère par ces temps qui courent) et divers articles qu’elle revendit à vil prix à des commerçants. Tenez : ces grandes boîtes de lait sont aujourd’hui cédés à 11.000 F CFA ou plus. Mais elle les replaçait à 5.000 F CFA. En vérité, c’était tout bénéfice pour elle. Elle effectua plusieurs fois la même opération toujours au magasin « la Fourmi ».
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Deux semaines se sont écoulées depuis sa visite chez Madame Diallo laquelle, jusqu’à présent ne s’est rendue compte de rien. Mais aujourd’hui, elle a décidé de faire une opération à la Banque. Elle chercha donc en vain son chéquier. Lasse, elle décida de se rendre à la Banque pour en avoir le cœur net. On l’informa qu’elle a déjà effectué plusieurs opérations par l’intermédiaire du magasin «La Fourmi ». Les deux parties décidèrent d’ouvrir alors une enquête, en collaboration avec le magasin lequel se prêta bien au jeu.
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En début de semaine, Djénébou Diabaté, ne se doutant de rien, se rendit une fois de plus à « la Fourmi » pour se ravitailler dans les mêmes conditions. On mit le grappin sur elle et elle fut conduite au Commissariat de Police du 3ème Arrondissement. Une enquête sérieuse commença dès lors.
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Elle livra le nom et adresses de tous ceux à qui elle a livré ses marchandises de provenance douteuse. Ils furent tous convies au Commissariat. Il s’agit de commerçants cherchant juste à profiter d’une belle opportunité d’affaire et n’ayant aucun antécédent judiciaire. Ils s’empressèrent tous de payer la valeur normale du produit afin de se tirer d’affaire. Tous les retraits effectués à partir du chéquier sont évalués à un peu moins de 1 million F CFA.
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L’affaire était étant désormais ébruitée, d’autres plaignants pour d’autres affaires concernant l’auteur, vinrent se présenter au Commissariat. Ils ont tous été escroqués par la belle et charmante Djénébou Diabaté. Tous se réjouissent de son arrestation. C’est visiblement la fin d’une épopée.
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B.S. Diarra
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