Dans notre société beaucoup de foyers connaissent des soubresauts à cause du comportement indélicat d’un des conjoints. Mari et épouse se rejettent la responsabilité de l’instabilité du foyer. Ce fait que nous relatons s’est passé, il y a quelques mois, en Commune V du district de Bamako.
S.D travaille dans un établissement commercial du district et a un revenu élevé. Bien que n’ayant pas fait de longues études, son épouse aussi Y.B, mène une activité commerciale. La cohésion règne dans la familiale.
Notre homme avec son physique attrayant et son revenu suffisant, est très apprécié des belles de Bamako. Resté longtemps célibataire il prit goût aux sorties nocturnes, qu’il continua même après son mariage. Ainsi, des langues se sont déliées incitant son épouse à réagir. Celle-ci refusa de se faire manipuler, affirmant que son mari sortait bien avant qu’ils soient mariés. Elle ajouta qu’un jour, son mari abandonnera ses mauvaises habitudes.
Ils eurent deux enfants, dont une fille et un garçon tous inscrits à l’école. Mais, l’absence répétée du père amena ces enfants à poser des questions : «qu’est-ce que Papa fait? Travaille-t-il la nuit?» Leur maman en bonne épouse répondit par l’affirmative.
Notre indélicat mari continuait et revenait, très souvent, trouver Madame endormie qu’il réveillait. Comme toute épouse responsable, elle lui donnait à se laver, à manger sans serrer la mine et retournait à son lit. Elle continua ainsi jusqu’au jour où le mari lui est revenu avec des larmes aux yeux. A la question de savoir : qu’est-ce qui vous fait pleurer? Notre homme a répondu qu’il regrette ses comportements. «Ton manque de réaction face à ce que je fait. Je sors comme bon me semble et reviens à une heure qui me convient et tu ne manifeste aucun mécontentement», s’est-il confessé à sa femme.
Elle répondra qu’il est de son devoir de l’accepter tel qu’il est, et non l’amener à adopter un comportement qui ne le convient. «Si je devais réagir, je l’aurais fait au début de notre mariage et non des années après», a-t-elle dit. A ces propos de son épouse, S.D lui présenta ses excuses et promis de ne plus faire ses sorties nocturnes.
Quelques jours après, tout le monde était étonné de voir notre homme changer de vie sans qu’il ait ni querelle ou intervention des amis. Le cas de notre dame Y.B a servi d’exemple aux femmes du quartier qui lui demandèrent son secret. Elle répondit que seule la patience permet à la femme de vivre de façon heureuse dans son foyer.
La société a besoin de ce genre d’épouses, pour faire régner la paix et la cohésion au Mali. L’orgueil masculin qu’on rencontre dans la plupart des foyers a contribué à disloquer beaucoup de familles Bamakoises. Or, la vie dans le foyer est l’acceptation réciproque. Mari et épouse se doivent des respects mutuels, et chacun doit faire des concessions. Malheureusement, chaque jour que fait Dieu, nous éloignons de bonnes mœurs. Est-ce dû au modernisme et au manque de repères sociétaux. Un retour aux sources s’avère nécessaire.
Hassane Kanambaye