La mairie détruit les volailles du Dibida : Des pertes énormes de plusieurs millions

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    Aujourd’hui, la Coopérative des Aviculteurs et Vendeurs de Volailles (CAVV) est à couteaux tirés avec la Mairie de la Commune III du District de Bamako. Les vendeurs, qui attendaient que les autorités municipales leur montrent une place, ont assisté impuissamment à la destruction de leurs hangars occasionnant des pertes énormes estimées à plusieurs millions de nos francs. Car, la machine n’a pas attendu à ce que les hangars soient vidés de leur contenu : pintades, poulets, pigeons, canards, lapins, …

     

    Les pertes seraient énormes, très énorme. Elles sont estimées à plusieurs millions de nos francs. Aujourd’hui, les Aviculteurs et vendeurs de volailles du marché Dibida côté BCEAO sont allés à un congé obligatoire. Suite à la destruction de tous leurs hangars par les autorités municipales de la Commune III du District de Bamako, le vendredi dernier aux environs de 17 heures.

    Cette affaire remonterait à l’année 2006, année à laquelle les autorités communales avaient invité les Aviculteurs et vendeurs de Volailles à travers leur coopérative de quitter les lieux qu’ils occupent depuis plusieurs années.

              

      Quelques mois après cette mise en garde, ils auraient assisté à une première casse. Après évaluation, des dizaines de millions se seraient volatilisés. Ce qui a conduit certains vendeurs et aviculteurs en prison. Car, certains vendeurs avaient pris des volailles pour les vendre avant de rembourser les aviculteurs. N’ayant pas pu s’acquitter de leurs dettes, ces derniers ont été conduits en prison où ils ont séjourné pendant deux semaines pour certains et deux mois pour d’autres.

              

      Après la destruction de leurs biens, ces chefs de famille ont fait recours à la Mairie de la Commune III pour qu’elle vienne constater. Et leur interlocuteur du jour aurait été M. Bakary Séméga. Pour toutes réponse, ce dernier leur informa que des places leur sont réservées en ACI derrière les magasins de colas.

             

       Cependant, M. Kouréïchy, agent à ladite mairie, a été chargé de livrer à ces déguerpis des places. Et chaque vendeur aurait payé pour la circonstance la somme de 15.000 F CFA (quinze mille) pour appui et la plantation des arbres.

                Au moment où les aviculteurs et vendeurs de volailles s’installaient, ils ont reçu l’information que plusieurs personnes ont été sommées de quitter ce lieu car considéré comme voie publique. Kouréïchy, informé, dira que ce n’est pas un problème mais il aurait demandé aux vendeurs de volailles de s’installer sans papier. Ce qui ne fut pas du goût des commerçants de volailles. Qui ont préféré observer un congé forcé d’une année.

                Au même moment entrait en danse, le centre d’Etat civil de Dibida dont la place relève de sa compétence territoriale. Ce centre demande le paiement de 20.000 F CFA par personne contre la délivrance de récépissé. Une demande à laquelle les vendeurs de volailles ont adhéré sans hésitation. Dès ce jour, les aviculteurs et vendeurs de volailles se sont acquittés convenablement de leurs taxes.

                En mars dernier, sur instruction de la Mairie de la Commune III, la Coopérative des Aviculteurs et Vendeurs de Volailles a rencontré la Mairie du District de Bamako. Ordre du jour de cette rencontre: déguerpissement des lieux.

                La CAVV a informé le Centre d’Etat civil de Dibida pour faire le compte rendu de cette rencontre. Pour toute réponse, ces autorités communales diront qu’elles n’ont aucune compétence d’agir face à cette décision du District.

                Cependant au cours de leur rencontre avec MM. Tidiane Kéïta et Kouréïchy, tous conseillers à la mairie du District de Bamako, la CAVV a suggéré qu’ils leur accordent deux mois afin d’informer les clients sur leur déménagement. Refus catégorique des autorités de la Commune III.

    Aussi, ils ont eu une séance de travail avec le chef des boutiques nouvellement construites au marché Dibida, M. Mamadou Djan. Au cours de cette réunion, ils reçurent l’information selon laquelle M. Kouréïchy avait demandé 37 places au niveau de ces boutiques alors qu’il n’existait pas.

               

    Le 05 juillet dernier, la CAVV reçoit une convocation du Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales et signée du Maire de la Commune III, M. Abdel Kader Sidibé qui leur signifiait qu’il n’y avait plus de places aux négociations et qu’ils devraient quitter immédiatement les lieux.

            

        C’est ainsi que le vendredi 09 juillet dernier aux environs de 17 heures, ils ont assisté impuissamment à la destruction de tous leurs biens par les autorités communales. Au moment de la destruction, ils ont demandé sans succès un temps pour décharger les volaillers de leur contenu. Les hangars et les volailles ont été saccagés. Causant une perte de plusieurs millions de nos francs, aux dires du président de la Coopérative des Aviculteurs et Vendeurs de Volailles (CAVV), M. Mamadou Touré dit Ladji.

             

       Et pourtant, cette coopérative est reconnue officiellement car elle est enregistrée sous le récépissé N° 1576 de la Mairie de la Commune III du District de Bamako. Elle est enregistrée aussi au service social et à la Chambre du Commerce et d’Industrie du Mali.

              

      Aujourd’hui, la question qui se pose serait de savoir : pourquoi les seuls aviculteurs et vendeurs ont été sommés de quitter les lieux alors qu’il y a toutes sortes d’ateliers de main d’œuvre sur cette place ?

                La CAVV demande aux autorités communales de revoir cette situation car il ne sert à rien de mettre des chefs de famille en congés forcés. Qu’elles construisent immédiatement une place pour leur recasement. Sinon !

     

    Youssouf Sangaré

     

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