La drogue dans nos cimetières

    0

    Il fut un temps où les abords du cimetière municipal de Ségou sis à Darsalam étaient le refuge des toxicomanes et des bandits de grands chemins qui venaient là, au début et à la fin de leurs opérations, pour inhaler chanvre indien, cocaïne, marijuana et diverses dérivées de la drogue. L’actuel CAP de Ségou, en face dudit du cimetière, véritable dépôt de carcasses de voitures, portait même le nom de couloir de la mort.

    L’urbanisation aidant, ces lieux ne sont plus criminogènes mais la timide lutte contre ce fléau, pour ne pas dire son inexistence, et la démission des parents face à la déperdition de leurs enfants font que les friands de ce produit ne s’en cachent même pas en utilisant le cimetière, sans réprimande et sans poursuite. Tous ceux qui ont accompagné en sa dernière demeure l’ex Chef de Bureau de Douane de Ségou, Feu Simaga vendredi dernier ont assisté à un spectacle insolite qui n’est que la résultante de notre faiblesse vis-à-vis d’un fléau qui risque de décimer notre jeunesse.

    Un jeune de 28 ans, sous l’emprise de la drogue, s’est mis à vociférer sur plusieurs personnes sur la tombe non couverte du défunt insultant père et mère. Tentant de le faire sortir de ce lieu sacré, il a tenu tête à tout le monde. Terrassé par une foule en colère, devant des hommes de corps inertes (douaniers, policiers et gendarmes en tenue), il a fallu de peu pour qu’instantanément, une autre tombe ne soit creusée pour le pauvre qu’on a fait sortir ensanglanté et dont l’acte ne sera jamais puni.

    Entre nous, comment peut-on lutter contre la drogue si ceux qui sont chargés de sa répression pactisent avec les contrebandiers ? Comment peut-on lutter contre la drogue si chacun d’entre nous dans nos familles, dans la rue est incapable de dénoncer le receleur, le vendeur ou le consommateur parce que c’est notre fils, notre ami ou notre voisin ?

    Moustaph Maiga






    COULEUR OCRE POUR NOS SIX HIVERNAGES

    « Le Ségovien » vient de boucler ses 6 ans d’existence. Notre journal est fier de poursuivre son aventurée entamée en 2003. Une aventure fabuleuse, peut-on la qualifier, parce que dans un espace médiatique malien où la précarité est la chose la mieux partagée, animer régulièrement un journal et surtout se forger une ligne qui est allée au delà des frontières du pays n’est pas donné à n’importe quel organe de presse africain, de surcroît paraissant dans une province.

    Or, nos lecteurs et surtout ceux qui suivi notre parcours peuvent témoigner que nous avions écrit les plus belles pages de l’histoire de la presse malienne ! Outre que nous avions tracé la voie du risque à bien de collègues à l’intérieur du pays, le principal satisfecit de notre équipe est d’estimer que, durant 6 ans, nous ne sommes jamais tombés dans la délation et la manipulation. « Le Ségovien » n’a jamais mélangé torchons et serviettes et sait bien afficher son esprit d’indépendance. L’An 5 de notre journal fut fabuleux à tous égard pour nous et nous permet de fêter notre 6eme anniversaire avec beaucoup d’assurance : Bizz Award Africa 2008 à Dakar, Catégorie Presse par la Confédération Mondiale des Affaires, Soroké d’Or 2008 du Prix Intégration UEMOA, Edition d’un « 100 pages » historique en quadrichromie en fin d’année 2008 pour marquer notre centième numéro puis d’un « 32 pages » magnifiant le jumelage Ségou Angoulême, et depuis Octobre 2008, « Le Ségovien » se trouve dans la « short list » de la radio mondiale, RFI pour sa rubrique « Allô Presse Africaine du journal Afrique ».

    C’est pourquoi, nous nous battrons pour que le plus beau reste à venir, par la grâce de Dieu, par votre soutien et par vos suggestions. Un peu comme ce que vous découvrez ici dans votre journal avec l’An 7 qui s’entame : un journal new-look qui prend de nouveau sa racine dans les terres nourricières de « Dah ga koun », l’île de Dah Monzon (le vert, symbole du développement rural de Ségou laisse place à la couleur ocre de Ségou, tout comme nous allons faire place à la promotion de la femme à Ségou en présentant régulièrement dans une rubrique « Ségou Nieleni » celles qui veulent faire comme leurs devancières). « Le Ségovien », c’est bien le Journal de Ségou !

    Moustaph Maiga





    Commentaires via Facebook :