L’Empire des Jeux et des DISCOTHEQUES à BAMAKO – Le Casino de l’Amitié : une République à part

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    Tout se passe en ces endroits comme s’il s’agit d’une République à part entière où ce sont les prostituées, les loubards et les tenanciers qui font et imposent la loi et leur règle du jeu en violation de celles du pays. Le comble, c’est qu’ils n’hésitent pas à vous le dire en face. Jugeant la situation intolérable et inacceptable, des usagers maliens victimes des abus, ont tout simplement décidé de porter plainte auprès du Procureur de la Commune II contre le «Casino de l’Amitié».rn

    Selon que vous soyez malien, expatrié blanc ou noir, les traitements diffèrent. Les clients ne sont pas traités à la même enseigne. Ce qui est tolérable pour un blanc est inacceptable de la part d’un compatriote. Ce ne sont pas les prétextes qui manquent aux gérants ou à tout membre du personnel pour interdire purement et simplement l’accès à un citoyen malien. Ces derniers soupçonnent la direction de monter des combines dans le seul but de se débarrasser définitivement des joueurs très chanceux, en tout cas, qui commettent le péché de gagner très souvent. Les prostitués et des délinquants à leur solde sont mis à contribution. Le client est délibérément agressé au vu et au su de tous et la direction arrive pour mettre tout le monde dehors sans ménagement au nom de la sécurité. Naturellement l’agresseur peut revenir plus tard à sa guise pendant que le client indésirable est interdit de séjour.

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    Un compatriote a été victime d’un complot de cette nature. Blessé au couteau par un délinquant, il a déposé plainte au niveau de la Gendarmerie. Mais sa surprise a été grande le lendemain de voir son agresseur dans la rue et lui, interdit d’accès. Pourtant quelques jours auparavant, un asiatique et un européen ont eut une prise de bec. Le directeur a jugé nécessaire de régler l’affaire à l’amiable dans son bureau. En somme, ici, un malien n’a pas l’impression d’être chez lui. «Ils sont puissants et intouchables» dit-on.

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    Pour sa défense, la direction met en avant la présence sur les lieux des éléments des forces de sécurité et des services de renseignements généraux. «Tous des corrompus » indiquent les usagers que nous avions rencontrés. «Ils donnent l’impression de relever plus de la boîte que de leurs directions respectives». 

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    La Direction du Casino, nous indique-t-on, viole son propre règlement intérieur. Et pour preuve : il arrive qu’elle garde plus longtemps à la même table de jeu une croupière qui fait beaucoup de recettes. Autrement dit, une table autour de la laquelle les clients perdent le plus. La règle voudrait que le temps imparti à une croupière par table soit de 15 minutes. Les clients ont relevé beaucoup d’autres anomalies qui jurent avec l’orthodoxie du jeu. Mais personne ne semble avoir les coudées franches pour mettre le holà sur cette imposture. La police est presque désarmée car, faut-il le dire, les tenanciers ici ont le bras long. Un simple coup de fil suffit généralement à remettre l’agent dans ses petits souliers.

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    Le phénomène n’est pas propre au seul «Casino de l’Amitié».  Ce n’est pas la directrice de la Police des Mœurs qui nous démentira. L’intérieur et même les abords immédiats des discothèques surtout en commune II ressemblent à de véritables no man’s land. L’on s’adonne également à des trafics prohibés et il n’est pas rare de voir des mineures exercer la plus vieille profession du monde en tout impunité. Gare au policier qui ose les interpeller ! Ces prostituées bénéficient de la protection des gérants de la boîte lesquels à leur tour, ont leurs protecteurs dans les hautes sphères politique et policières. Fort de ces assurances, les propriétaires des lieux développent une arrogance  à toute épreuve généralement à l’endroit des usagers maliens.

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    L’on comprend désormais pourquoi le domaine est exclusivement réservé aux expatriés. La quasi totalité des discothèques tenues pas les nationaux ont aujourd’hui mis la clef sous le paillasson car, n’ayant pas assez de ressources pour acheter la protection nécessaire à la bonne marche des affaires. Les populations perçoivent de plus en plus mal la situation. D’où la plainte enregistrée au niveau du Tribunal de la Commune II. Toutes les victimes doivent en faire autant : adresser une plainte en bonne et due forme auprès des autorités compétentes maliennes. Une chose est sûre : autant un Malien n’aura l’audace de se comporter de cette manière au pays de ceux-là qui se croient aujourd’hui en territoire conquis, autant ces derniers sont tenus à respecter les lois de notre pays et nos citoyens. C’est aussi simple que çà !

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    A suivre…

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    B.S. Diarra

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