Kidnapping en commune I : Un gamin enlevé, puis libéré après trois jours de séquestration

    0

    La vie à Bamako devient de plus en plus dangereuse. A tel point que les parents d’élèves ne savent plus à quel protecteur se confier pour assurer la  garde de leurs progénitures sur les chemins de l’école. Le kidnapping de ce jeune garçon du nom de Mahama dit « N’Fa » Dicko, qui s’est produit le week-end dernier en Commune I du district de Bamako, est un scénario digne d’un film hollywoodien.

     

    Selon les informations reçues sur place, après l’enlèvement du gamin, ses parents ont été sommés, par le ou les ravisseurs, d’abouler une importante somme d’argent pour le libérer : un million de FCFA.

    Les mêmes informations font savoir que le lundi dernier, en l’absence de ses parents, le petit Mahama dit « N’Fa » Dicko fut appelé par un motocycliste qui lui proposa de lui acheter des biscuits. Aussitôt, l’enfant sauta sur la moto. Une jeune fille du voisinage a assisté à la scène, mais sans se douter de rien, puisqu’elle n’avait pas compris qu’un kidnapping  venait de se dérouler sous ses yeux. Les parents de « N’Fa » Dicko, très inquiets en constatant l’absence prolongée et inhabituelle de leur enfant entre 12 et 14 heures, se mirent aussitôt à sa recherche, tout en alertant et demandant voisins et passants.

    Mais vers les coups de 16 heures, un individu appela la mère du petit, (une certaine Aminata Maïga) au téléphone et lui annonça brutalement…qu’il est celui qui a enlevé le petit « N’Fa » Dicko. A la pauvre dame, le ravisseur aurait réclamé la somme de un million de FCFA pour obtenir la libération de son enfant. Tenant coûte que coûte à récupérer son enfant sain et sauf, la mère de « N’Fa » n’eut d’autre ressource qu’à réunir la somme exigée par le louche individu.

     

    Le lendemain, l’homme appela de nouveau aux environs de 10 heures en intimant l’ordre, aux membres de la famille, de « vider les lieux », autrement dit, de quitter leur maison : c’est la condition sine qua non pour que l’enfant leur soit rendu. Tous les membres de la famille obéirent alors à cette demande pour le moins étrange du kidnappeur. Mais rien n’y fit : à leur retour au domicile, l’enfant n’est toujours pas revenu. 

     

    Mais le même jour, aux environs de 22 heures, le mystérieux individu donna de nouveau rendez-vous à la dame Aminata Maïga qui devait être munie de la somme de un million de FCFA qu’il lui avait exigée. Cette fois-ci, le lieu du rendez-vous fut fixé à la station SOYATT, près du dépôt d’ordures de la Commune I. La pauvre dame respecta le rendez-vous, mais elle passa tout près du kidnappeur sans le reconnaître. Elle attendit donc auprès du tas d’ordures durant près de deux heures, avant de consentir enfin à regagner son domicile, toute abattue et sans son enfant.

    Le mercredi matin, aux environs de 8 heures, le kidnappeur contacta encore la dame Aminata Maïga au téléphone et lui dit : « Madame, j’ai été payé par une de vos connaissances pour enlever et tuer votre enfant. Mais par pitié, et surtout pour l’amour que j’ai eu pour ce gamin, je n’ai pas voulu obéir à l’ordre du demandeur ».

    Quelques temps après, l’enfant fut retrouvé à Nafadji sur des tas d’ordures, drogué par des somnifères et blessé au bras par une arme blanche. Mais le petit « N’Fa » a quand même été retrouvé sain et sauf (peut-on dire) à la satisfaction de ses parents, notamment son père Alidou Dicko, conseiller pédagogique au CAP  de Bozola. Après l’avoir aperçu gisant sur des tas d’ordures et criant au secours, des personnes de bonne volonté ont conduit le petit chez le chef de quartier de Doumanzana, Mamoutou Diarra, qui informa aussitôt ses parents.

    La police a aussitôt ouvert une enquête en vue d’élucider cette affaire qui, pendant trois jours, a défrayé la chronique en Commune I du district de Bamako. Avec l’avancée technologique enregistrée par notre pays  depuis près de dix ans (surtout avec la téléphonie mobile de SOTELMA – Mali tel et Orange-Mali), l’espoir est permis de mette au plus tôt le grappin sur ce ravisseur « nouveau modèle ».

    Heureusement, pour le petit « N’Fa », que son kidnappeur a été touché par « la pitié et l’amour » qu’il lui portait. Sans quoi…

     Par Mahamane Abdoulaye Touré « Hamane »  

     

     

     

    Commentaires via Facebook :