Kanadjiguila : Un groupe de jeunes sèment la terreur en toute impunité

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    La brigade de Ouenzinbougou pas très claire. 

    C’est une histoire digne de série Western que les populations vivent à Kanadjiguila. En effet, un groupe de jeunes sèment la terreur dans le quartier en toute impunité : agressions, intimidations, injures, tous les moyens sont bons pour ces jeunes de se faire remarquer. Après plusieurs dérives, leur dernier acte ignoble remonte à une dizaine de jours. En effet, cette fois ci, ils avaient décidé de s’en prendre à une jeune fille que nous nommerons pour l’occasion AM.  Arrêtée devant leur porte, elle était loin d’imaginer ce qu’ allait lui tomber dessus le mardi 05 novembre 2019. L’histoire commence quand AM se fait inviter par un jeune de 10 ou 11 ans d’âge à rejoindre les grands frères de celui ci. Face au refus de AM, après des injures grossières du jeune envoyé, les grands frères de celui-ci décident de passer à tabac la pauvre fille et son amie qui était venue  la rendre visite à l’occasion de son mariage. Comme si cela ne suffisait pas, ils se sont permis de casser leur téléphones (2) et dérober le IPhone 6 plus neuf de AM que son fiancé venait de lui offrir. Le grand frère des malheureuses qui voulut demander ce qui se passait, a été à son tour bastonné et a failli perdre son œil. Il avait auparavant réveillé son père pour lui dire ce qui se passait. Gendarme de son état, le père sorti pour s’enquérir de la situation a été aussitôt pris à partie jusqu’à lui tordre certains doigts. Mais, malgré la douleur, il arrive à faire entrer ses enfants dans leur maison puisque le tabassage s’était déplacé dans la rue. Ses enfants mis en sécurité, le père fait appel à la brigade territoriale de la gendarmerie de Ouezzindougou qui arrive peu de temps après et interpelle l’un des principaux acteurs de cette forfaiture, le second caïd se rendra plus tard sur les menaces d’un gendarme d’écrouer sa mère et son frère. Les victimes et leurs bourreaux se retrouvent donc à  la gendarmerie de Kanadjiguila pour audition.

    Pendant que les enquêteurs tentent de trouver une réponse à cet acte trop osé des jeunes, une foule composée de notables, amis connaissances tentent une médiation.

    Après l’audition, l’affaire a été confiée au procureur du tribunal de grande instance de la commune IV du district de Bamako le vendredi 08 novembre 2019 qui a confié l’affaire à un de ses substituts. Les jeunes délinquants ne sont pas finalement mis sous mandat de dépôt mais renvoyés à la brigade territoriale de la gendarmerie le temps de suivre l’enquête.

    Le PV saboté ?

    Un PV est sensé contenir les auditions de toutes les personnes directement impliquées dans l’objet même de l’affaire et leur identité complète doit être déclinée ce qui suppose leur profession.

    Mais dans le cas présent, la profession de militaire du père semble avoir été omis et pire l’audition de la mère et de l’amie de AM sont absents du PV.

    Il faut dire qu’au moment de dresser ce PV, la maman des deux prévenus arrêtés par la gendarmerie, car il s’agit de la même famille, clamait haut et fort que l’affaire n’irait pas au delà de la brigade territoriale et qu’elle faisait partie d’une tontine d’un million de nos francs qu’elle allait empocher pour faire en sorte que l’affaire demeure à la gendarmerie.

    Chose promise chose faite. Les prévenus, même s’ils ont été présentés au substitut du procureur, qui les a renvoyé à la gendarmerie qui à son tour les libèrera le lundi  12 novembre 2019, sans même qu’il n’ai été question de restitution ou de remboursement des téléphones volés ou endommagés. Et Comme pour fêter une victoire, ils reviennent narguer la famille  de AM et se pavaner dans le quartier. Étonnée et choqué par la tournure des événements, la famille victime se rend à la brigade pour en savoir plus. Que fut grande leur surprise de voir les gendarmes s’improviser en médiateur en prônant le pardon. Pire, une bonne partie du PV a été volontairement omise avant d’être transmise au procureur de la république qui le  confia un de ses substitut. Un autre élément très important pour la procédure est celui de la qualification de l’infraction commise par ces jeunes délinquants, en effet le PV ne mentionne nullement les coups et blessures et n’y est fait allusion que du vol et l’extorsion. Et pour parfaire ledit PV, celui ci n’a même pas été signé par le gendarme et sa famille qui ont pourtant été auditionné.

    Plusieurs interrogations font alors surface : cette volte-face des gendarmes a-t-il un lien avec les propos de la maman des délinquants ?

    Face à l’insistance des victimes pour que justice soit rendue puisque la bande n’est pas à sa première expérience, le substitut du procureur instruit à la gendarmerie de les interpeller à nouveau. Mais curieusement,  les braves gendarmes pour afin de procéder à cette interprétation, soit manquent de véhicule ou d’hommes disponibles. Et il est même fort probable que le principal acteur de cette agression soit en Algérie puisqu’il était sensé récupérer son passeport à l’ambassade algérienne le 14 novembre pour se rendre dans ce pays.

    Alors, que penser de la collaboration entre le substitut du procureur, auquel l’affaire a été confiée, et la gendarmerie à partir du moment où ses instructions ne sont pas suivies d’effets ?

    En attendant que l’Etat mette un véhicule à leur disposition, Kanadjiguila vit toujours dans la terreur. La famille tabassée et humiliée compte quant à elle aller jusqu’au bout. Affaire à suivre !

    AmadinguéSagara/Maliweb.net

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