De la peine ou de la malchance? Comment peut on qualifier ce drame survenu à cette étudiante très sérieuse, moins d’une semaine après l’achat de sa moto, qui, d’après nos sources, n’avait la tête que pour les études.
Issue d’une famille pauvre M.S, une jeune fille ressortissante du Nord-Mali, après l’obtention du baccalauréat est venue poursuivre ses études universitaires à Bamako, la capitale. Elle est hébergée dans une maison à Kalaban Coura. Mais ne bénéficie d’aucune aide financière de sa famille d’accueil à cause de la cherté de la vie à Bamako.
Des mois passèrent, et M.S découvrit au fur et à mesure les facettes de la grande ville avec son corollaire de dépenses régulières. Ce qui l’obligea à revoir sa gestion, en gardant jalousement ses dernières économies. Comme la plupart des étudiants des différentes Facultés de Bamako, elle trouva comme principal moyen de déplacement la Sotrama. Un moyen acquis souvent au prix de farouches et pénibles tractations. Et on le sait, les sotramas n’arrivent jamais à destination à temps voulu. C’est pour pallier à ce problème que M.S décide de se trouver une moto Jakarta.
Ainsi, avant la tombée des bourses M.S prit contact avec ses proches et parents pour leur expliquer son sort tout en leur demandant une aide financière pour s’octroyer un engin comme la plupart des étudiants. Les parents n’ont pas disconvenu la proposition de leur petite fille chérie qui n’a d’autres ambitions qu’étudier.
Ainsi donc, après avoir touché ses arriérés des bourses, M.S réalise son rêve en se procurant une moto Jakarta toute neuve. Et désormais, elle pouvait se rendre à la Faculté, fréquenter les bibliothèques et Cyber Café afin d’acquérir une culture générale en plus de sa filière de formation en vue d’être un cadre valable de demain.
Moins d’une semaine après l’achat de la Jakarta, mademoiselle se rend tout gaiement dans un Cyber à Kalaban non loin de son domicile et stationne sa moto pour se connecter juste une heure de temps. Mal lui en a pris. A sa sortie du Cyber, la moto n’était plus là. Prise de panique, M.S crie au voleur !!! Ma moto !!! Conséquence : elle pique une crise. Il était trop tard car, aucune trace de sa moto. Le ou les voleurs, s’étaient évaporés dans la nature avec la moto chèrement acquise par M.S.
Restée inconsolable, elle fut transportée à la maison. Et bonjour le calvaire. La question qui se pose maintenant est de savoir comment MS va se procurer à nouveau une nouvelle moto ?
Mohamed Salaha CISSE (Stagiaire)