L”espace qui sépare le carré du groupe scolaire de Kalaban Coura et le terrain de football situé à proximité est reconnu comme étant très dangereux la nuit. Il doit cette notoriété en partie aux faux agents de sécurité qui y rançonnent les promeneurs solitaires malgré les descentes fréquentes des éléments du commissariat du 11e arrondissement. Tous les jours n”étant pas dimanche, Malamine Traoré, l”un des malfrats qui écument Kalaban Coura a été pris la main dans le sac dans la nuit du 30 au 31décembre 2006. Il venait tout juste de délester Mady Fofana, un livreur de pain, de la somme de 19 300FCFA et d”un téléphone portable.
En effet, aux environs de 22 heures, Mady Fofana roulait sur sa moto Jakarta quand celle-ci tombe en panne sèche, au niveau du groupe scolaire de Kalaban. Pressé, comme il l”était, d”aller fêter, Fofana commit l”imprudence d”emprunter le raccourci qui passe par le carré du groupe scolaire pour rallier la station d”essence. Tout d”un coup, il fut rattrapé par deux individus en tenue militaire qui le sommèrent de leur donner de l”argent. Comme il ne voulait pas obtempérer, les deux individus l”ont donc saisi et se sont mis à le fouiller très minutieusement avant d”enlever l”argent qu”il avait dans ses poches plus un portable. Ils le relâchèrent, peu après, pour ensuite lui donner l”ordre de se barrer.
A cause de l”illégalité de cette pratique, Fofana qui croyait avoir à faire aux forces de sécurité, refusa de partir sans ses sous. Et comme Malamine Traoré se fit très menaçant, il se mit donc à crier au secours. Les jeunes qui fêtaient dans un grin tout proche volèrent aussitôt à son secours. Ils parvinrent à maîtriser Malamine mais l”autre malfrat réussit à prendre la tangente.
Conduit peu après au commissariat du 11e arrondissement, Malamine, pour sa version des faits, soutint qu”il avait agi seul. Il avait surpris Mady Fofana et une jeune fille en position délicate et les avait sommés de vider les lieux. La fille s”étant enfuie, il avait pris le garçon et avait demandé à ce dernier de lui donner de l”argent pour sauver sa tête.
Face à son refus, il avait alors procédé à la fouille de ses poches et avait retiré la somme de 3000 FCFA plus un portable. Une version à laquelle ils n’ont pas cru les limiers du commissariat du 11e arrondissement.
Pierre Fo’o MEDJO
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