Kalaban-Coura : Le butin d’une bande de voleurs grimpe l’escalier d’un étage

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    Avez-vous un gardien chez vous ? Prenez soin de le ficher avec toute sa filiation possible. Car, cette corporation regorge aussi des punaises qu’on ne le croit. La preuve ?

    Alassane Tangara, car, c’est de lui qu’il s’agit, est gardien d’un étage dans un chantier à Kalaban-Coura en Commune V du district de Bamako. Il profite de cette qualité pour tisser des relations avec ses voisins. Dans la société malienne, on qualifie ce genre de personnes de « sociables » sans faire la moindre lecture sérieuse de leur personnalité. C’est ce qui est arrivé à Salif Traoré, marabout de son état. Il y a quelque temps que ce dernier a déménagé avec sa famille dans la zone en chantier de Kalaban-Coura. Le hasard aidant, il fait la connaissance de Alassane Tangara dans son nouvel entourage. Celui-ci commence à fréquenter sa famille jusqu’à ce qu’il y est devenu un rat sans que le marabout ne doute de rien. Sachant qu’il a véritablement poussé des racines dans la famille, Alassane Tangara frappe fort chez le marabout en emportant le fusil de chasse, un bracelet et un grand boubou de ce dernier.

    L’homme de Dieu n’en croit pas ses yeux. Il mène une enquête de proximité, car, de son avis, son voleur est bien un habitué de la famille. Ses soupçons pèsent de plus en plus sur Alassane Tangara et ses compagnons qui, depuis le forfait, avaient ralenti leurs visites chez lui. Il en informe le commissariat de police du 11e arrondissement pour toute fin utile. Sous les ordres de sa hiérarchie, l’adjudant-chef de police Assalia Attaher Maïga ouvre une enquête. Pendant qu’il s’apprêtait à jeter ses filets dans le domaine des suspects, Lamine Diarra, l’ami du gardien Alassane Tangara, tombe entre les mains du marabout. Interrogé sur place, par ses poursuivants de policiers à qui il a été remis, le suspect reconnaît les faits de vol qui lui sont reprochés. Il dénonce Alassane Tangara, qui selon lui, serait le cerveau du groupe et un certain Modibo Sacko, handicapé physique de son état, leur receleur potentiel. La police croit aux déclarations du bandit lorsqu’il a laissé choir sur ses lèvres, le nom de Modibo Sacko, notoirement connu de leurs archives. Qu’à cela ne tienne, les policiers procèdent à la perquisition de l’étage dans lequel il passe la nuit avec son ami Tangara.

    Le butin dissimulé au deuxième étage

    Comme dit l’autre, les délinquants auront essayé toutes sortes d’astuces pour tromper leurs poursuivants de policiers ou de gendarmes qui les font tomber quotidiennement pour les mettre à la disposition de la justice qui fait d’eux ce qu’elle veut. Mais, nombreux sont ces prédateurs qui ignorent qu’on ne se joue pas d’un vieux singe. Les policiers passent au peigne fin toutes les chambres du rez-de-chaussée sans tomber sur le moindre indice pouvant intéresser leur enquête. Le marabout les invite alors à fouiller les chambres d’en haut, car, un délinquant est capable de tout. C’est ici que les policiers seront surpris de découvrir une grosse cylindrée dissimulée sous des briques et deux bicyclettes. Comment les voleurs ont-ils pu transporter leur butin du haut de  l’étage ? L’adjudant-chef de police Assalia Attaher Maïga, chef de l’opération se le demande toujours. Lamine Diarra et son butin ont été conduits au commissariat de police pour toutes fins utiles.

    Peu de temps après,  Alassane Tangara et Modibo Sacko, le receleur, tombent dans la nasse de leurs poursuivants. Les objets volés du marabout ont été retrouvés sur Alassane, excepté le bracelet qui ont été faits probablement cadeau à une de ses copines. L’étau se resserrant sur eux, ils tentent d’innocenter Modibo Sacko afin qu’il négocie leur liberté peu après leur départ pour la volière de Bamako-Coura. Sans compter que le mur de la garde-à-vue où ils broyaient du noir, avait des oreilles. Les policiers chargés de leur dossier découvrent le pot aux roses. Ce qui devait arriver arriva. Le trio a fait le voyage de Bamako-Coura via le tribunal de la Commune V. Ils trouveront sur leur chemin, une certaine Diahara Coulibaly, Mme le procureur de la République, aux griffes pointues. L’histoire nous en dira plus.

    O. BOUARE

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