Le Malien Mody Sagara n’a pas pu comparaître mardi dernier dans le cadre de l’affaire qui l’oppose au ministère public, Etat du Cameroun/Camtel au Tribunal criminel spécial (Tcs). C’est la deuxième fois depuis l’ouverture de l’affaire que l’absence de l’homme d’affaires malien est constatée par la Cour.
A l’audience de mardi dernier, tout comme à la toute première, Mody Sagara n’a pas pu être extrait de la prison centrale de Kondengui où il est en détention préventive. L’avocat de l’accusé, Me François Eteme Tsala, a avoué : « Cette situation nous embête quelque peu. Nous pensions que les dispositions avaient été prises pour son extraction. » De même, la cour a constaté l’absence de deux membres de la collégialité lors de l’audience. L’affaire a donc été renvoyée au 20 novembre prochain pour extraction de l’accusé et composition régulière du Tribunal.
A titre de rappel, l’accusé Mody Sagara comparaît pour détournement de biens publics et tentative de corruption. Avant sa mise en détention préventive, le mis en cause, spécialisé dans l’exportation de ferraille et de déchets métalliques, a été retrouvé en possession d’un container de câbles téléphoniques appartenant à Camtel. Ledit container était en partance pour Rotterdam aux Pays-Bas. Interpellé pour besoin d’enquête, Mody Sagara aurait tenté de corrompre l’officier en charge de l’investigation en lui remettant la somme de trois millions F. L’argent a été saisi et placé sous scellé à la Trésorerie générale de Douala.
Entre-temps, deux expertises ont été réalisées pour évaluer le coût des câbles retrouvés. La première, celle de Camtel, les estime à 231 684 618 F. La seconde expertise réalisée par la défense de l’accusé a évalué le montant des câbles à 4 900 000 F. Me Ahmadou Bouba a expliqué : « Il y a une discordance entre les deux expertises parce que celle de Camtel a été effectuée au préalable or, l’expertise de l’accusé a été réalisée après ouverture du container. Du matériel a été sorti entre-temps, ce qui fait que la valeur estimée est moindre que celle qu’on avait au moment de la découverte du container.» Les témoins de l’accusation étayeront ces propos le 20 novembre prochain à la reprise des débats.
Avec la presse camerounaise