Les nouvelles technologies sont, de nos jours, incontournables dans la vie pratique. Certains l’utilisent pour les bonnes causes, d’autres, par contre, s’en servent pour des desseins mal sains. C’est le cas de ce cyber-escroc nigérian, Pédro Amakan, qui a été piégé et arrêté par les limiers de la police judiciaire et de la brigade de recherches du commissariat de police du 7ème Arrondissement de Bamako, au moment où il s’apprêtait à soutirer la somme de 1.500.000 FCFA à un pauvre citoyen.
Les escrocs sont généralement dotés d’une intelligence extraordinaire qu’ils mettent, malheureusement, au service du mal. N’eût été son sang-froid et la promptitude avec laquelle les éléments du 7ème arrondissement sont intervenus, le pauvre étudiant camerounais, dont nous taisons le nom pour les besoins de l’enquête, serait dépouillé de toutes ses économies. Tout est parti d’une banale rencontre sur "www.badoo.com", un site qui a, actuellement, le vent en poupe.
En effet, les honnêtes citoyens, les pédophiles, les proxénètes, les professionnelles du sexe et les bandits de tous acabits s’y croisent pour "traiter affaire". C’est ainsi que l’étudiant a reçu un message de la part d’une certaine Mary Nerson qui prétend être la représentante en Angleterre d’une fondation américaine, Baby Motherless (dédiée à l’enfance déshéritée), financée par le Foreign Office c’est-à-dire le ministère des Affaires étrangères des Etats-Unis.
Mary Nerson, très machiavélique, fait croire à l’étudiant qu’elle est elle-même propriétaire d’une usine de plastique. Pour mieux appâter sa victime, Mary Nerson lui propose d’être représentant et de la fondation et de son usine.
Dans le souci de commencer vite les activités, Mary dit à l’étudiant qu’elle envoie la somme de 1 500 000 dollars, soit environ 750 millions de FCFA dans une société de sécurité financière installée au Ghana. Cet argent servirait à l’acquisition d’une parcelle destinée à la construction de ladite fondation.
Comme pour soutenir les propos de Mary, quelques jours plus tard, l’étudiant reçoit un appel en provenance du Ghana. Au bout du fil, un certain Stéphane Okai qui se dit directeur de la société de sécurité financière. Il confirme que Mary a effectivement déposé 1 500 000 dollars. Mais, dit-il, l’étudiant doit payer les frais de dossiers qui s’élèvent à 700 dollars.
Ce dernier fait part de ses appréhensions à Stéphane et écrit à Mary pour lui dire qu’il n’avait pas la totalité du montant demandé sur lui. Celle-ci le rassure en lui promettant d’entrer en contact avec la société de sécurité financière pour diligenter la transaction.
Quelques jours après, Mary Nerson revient à la charge en disant à l’étudiant qu’elle s’est offert les services d’une de ses connaissances, Pédro Amakan, travaillant à la Croix Rouge.
Ce dernier, a-t-elle soutenu, viendra jusqu’au Mali pour remettre le pactole de 750 millions de FCFA à l’étudiant. Mais en contrepartie, le Camerounais devait payer 1 877 500 FCFA.
Après négociations, Mary Nerson et l’étudiant sont tombés d’accord sur la somme de 1 500 000 FCFA.
Le mardi 10 août, Pédro Amakan appelle le Camerounais vers 15 heures à partir d’un numéro Malitel. Il lui dit qu’il est à Kayes et entre incessamment à Bamako en possession de son courrier. C’est à partir de là que l’étudiant se rend au 7ème arrondissement pour informer le Commissaire adjoint, Ibrahima Diakité. Celui-ci met ses limiers en branle en l’occurrence le Commissaire Oumar Dembélé, chef PJ, l’Inspecteur Tiémoko Sangaré, chef BR et deux autres éléments.
A 20 heures, le cyber-escroc rappelle pour fixer un rendez-vous vers la Tour de l’Afrique. Au moment où il s’affairait à faire signer un document à sa victime, les policiers entrèrent en danse et procédèrent à son interpellation. Mis en garde à vue depuis, les policiers s’activent à retrouver ses complices parmi lesquels Mary Nerson qui, selon toute vraisemblance, serait le cerveau de ces cyber-escrocs.
Cette arrestation constitue une prouesse pour le 7ème arrondissement car, jusque-là, on n’était habitué qu’aux vols et crimes ordinaires.
Dans tous les cas, le Commissaire divisionnaire Karim Sidibé, son adjoint Ibrahima Diakité (IB), le Commissaire Oumar Dembélé, chef PJ, l’inspecteur Tiémoko Sangaré, chef BR et leurs éléments ont décidé de sévir contre toute forme d’atteinte aux personnes et de leurs biens. Ce, en dépit des maigres moyens dont ils disposent.
Diakaridia YOSSI