Jinè Tigui Fanta : Un titre fictif pour couvrir des affaires louches

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    Fanta Sangaré communément appelée Tamba est la tête de file d’une organisation mafieuse sous couvert d’un prétendu «jinè ton» (groupe de possédés). Elle a réussi à dompter et à berner ses adeptes qui la vénèrent. Certains d’entre eux n’ont même pas hésité à proférer des menaces contre le journal Ciwara Infos suite à notre article paru dans notre n°69 du jeudi 12 Mai 2011, sur l’incendie qui a ravagé la salle de voyance de Fanta Sangaré.

    Décidément, Fanta Sangaré a pu consolider sa place de leader d’organisation mafieuse. Ses adeptes se mettent à ses pieds. Ils la considèrent comme un être surnaturel et intouchable. Mais, Fanta Sangaré a la mémoire très courte. Elle aurait déjà oublié que beaucoup de gens la connaissaient avant qu’elle ne devienne ce qu’elle prétend être aujourd’hui. C’est-à-dire, titulaire d’un titre fictif de Karamogo (maître) dans l’invocation des djinns.
     

    Elle a ainsi bâti son entreprise sur des mensonges en brûlant les étapes de la science occulte.

    En fait, pour acquérir le titre dans le jinè ton, il faut passer sous couvert d’un autre Karamogo qui se charge de ton initiation. Celui-ci ou celle-ci prépare le chemin en s’acquittant de tous les rituels. Après de longues préparations, il te remet les instruments sacrés en te donnant l’autorisation de t’installer à ton propre compte.

    Comment Fanta est venue dans ce milieu?
    Tout a commencé par des va-et-vient à Sirakoro Dounfing chez une praticienne dans le but de connaître le nom du djinn qui la possède. Mais, sans succès. Ensuite, elle a été accueillie pendant un laps de temps chez une autre dans un lieu de rite à Fadjiguila Nafadji. Contre son souhait, on aurait dit à Fanta Sangaré que son djinn s’appelait «Hidjou». Alors qu’elle préférait Tamba. On lui a demandé de faire des sacrifices à l’intention de ce dernier. Mais, pressée d’avoir de l’argent et de renom, Fanta Sangaré ne s’est pas donnée le temps de faire les démarches nécessaires afin de devenir maîtresse. Elle estime que le djinn Tamba l’a choisie. Elle fait croire aux gens qu’elle n’a jamais été initiée par un maître (Karamogo en langue nationale Bambara). Donc, elle a vite eu l’idée d’en faire un métier afin de couvrir ses affaires louches qui, en ce moment, font le tour du monde.

    À Bamako, les gens ne cessent pas de faire des témoignages à ce sujet. On se demande d’ailleurs ce que les autorités attendent pour démanteler son réseau de business douteux. En font-elles partie? En effet, Fanta entretiendrait un grand marché au nez et à la barbe de tout le monde. Ce réseau aurait même une portée internationale qui se ramifie. Son dernier long voyage en Allemagne en est pour quelque chose.

    Sur tout un autre plan, des suspicions font état de son appartenance à une autre organisation qui s’adonne à des actions obscènes et outrageantes. Ses relations avec plusieurs personnes bien connues dans ce milieu et sa préférence pour certaines divas bien cadrées sont illustratives. Elle aurait même joint l’utile à l’agréable en utilisant cet autre réseau secret comme une source supplémentaire de fortune.

    En somme, le titre de jinè tigui sert de couverture et permet à Fanta Sangaré de mener en douce certaines activités qui ne sont pas claires. Elle ne fait que berner ceux qui lui font recours en leur faisant croire qu’elle a des pouvoirs surnaturels. À titre d’exemple, Fanta Tamba ferait des voyances chez des marabouts et géomanciens pour ses consultants. Lorsque viennent ses clientes qui sont de son acabit, Fanta répète textuellement les termes et les sacrifices conseillés par les marabouts et géomanciens. C’est pareil pour les traitements aussi. Des hommes tapis dans l’ombre font le boulot et elle présente ses djinns comme les auteurs de la prouesse. Le hic est qu’en plus de ce mensonge, elle réclame au nom de Tamba des bœufs, des moutons, des bouc, de l’or, des tissus et de colossales sommes d’argent en guise de rite.

    Malheureusement, beaucoup de femmes se laissent prendre dans ce genre d’arnaque. Celles ci payant au prix exorbitant les services des marabouts et non ceux du djinn Tamba. Fanta Sangaré sait bien de quoi il s’agit. Fanta Tamba sert-elle de passerelle entre les hommes et les femmes? Pourquoi, tarde-t-on à démanteler son réseau occulte? Quelles sont les artistes de renom qui la fréquentent?
    À suivre…
    Seydina Oumar

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