Jeamille 1er, roi de Sogoniko et ses ambitions : Il fait et fera tout ce qu’il voudra !

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    Une formidable étoile qui cartonne dans le ciel clair, limpide et clément du Mali ! Jeamille Bittar sait ce qu’il veut, ce qu’il fait, où il veut aller et comment y parvenir. Ce ne sont pas les larmes des populations de Sogoniko qui arrêteront sa superbe montée en puissance. Seul le fauteuil de Koulouba, lorsqu’il l’aura obtenu, ferait qu’il regarde derrière lui. En attendant, seule son ascension sociale et politique le préoccupe.

    A l’entame des années 90, de son fauteuil de gérant d’un modeste libre service qui venait rendre la vie difficile à Bramali (une autre bonne histoire utile à rappeler aux Maliens), le jeune et fringant Jeamille lorgnait du côté des transports.  Il n’avait pas tort, son beau –frère, San Zou, un pacha de la pègre du transport et du carburant tenait ses quartiers en C.VI et lui viendrait sans doute en aide. C’est bien ce qui arriva. Devenu transporteur sur les cendres de N’GA Transports et de feu Alassane Théra, Jeamille installe sa gare routière sur un terrain nu. Le propriétaire se proposait d’y ériger une station service. Bonne chose ! Souffla Youssouf Traoré, PDG de Bani Transport dont les installations avoisinent la parcelle. Le réveil sera brutal lorsque, en lieu et place d’une station service, objet du titre en question, il vit une gare routière en concurrence directe avec la sienne. Désormais, c’est la gare de Bittar que les voyageurs visiteront, avant même de se rendre compte qu’une autre compagnie travaille juste derrière. Ce n’est pas les plaintes de Youssouf auprès des autorités et de San Zou qui changeront quoi que ce soit. Ce qui est fait est fait. Jeamille fait ce qu’il veut et celui qui n’est pas content est appelé à aller voir ailleurs. La situation restera en l’état pour Bani Transport jusqu’à ce jour et il n’aura le salut que le jour où la nouvelle gare qui pèse sur le cimetière de Sogoniko entrera en service. Ce jour est – il venu ? Bani Transport souffrira encore en attendant que Jeamille 1er ne trouve un lieu convenable où il logera le cimetière. Fort de ce qu’il sait et de ce qu’il veut, le prestataire de service, doublé de la casquette, attaque la citadelle des opérateurs économiques (CCIM), à l’époque dirigée par Mala et fermement tenue par des vieux briscards, à l’image de feu Bakary Dossolo Traoré. Il triomphe haut la main et s’installe dans ces nouveaux meubles. L’appétit venant en mangeant, Jeamille sait que la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali produit beaucoup de documents, à commencer par les imprimés ayant trait à la vie du monde des affaires. Alors pourquoi ne pas inventer, pardon monter une imprimerie personnelle au lieu de donner des marchés juteux à des opérateurs comme lui ? Le business est rentable, Jeamille rentre dans le cercle prisé des grands du pays et n’entend nullement s’arrêter, surtout que dans sa tête à la ‘‘Yull Bruner’’, résonne l’implacable vérité : Seul le pouvoir donne l’argent.

    Un premier échec, une leçon de vie !

    Arpentant les marches de Koulouba sur la pointe des pieds, en raison de son statut de président de la CCIM, Jeamille tissera sa toile autour de la famille présidentielle. Dévoué, charmant et assurément très intelligent, Bittar force les portes du palais et s’installe en attendant les futures échéances, notamment les législatives qui suivent la présidentielle de la réélection du président Amadou Toumani. Apolitique mais ambitieux, il prend vite des cours du soir de la chose politique et s’inscrit sur la liste des prétendants au fauteuil de Bagadadji. Le PDR ‘’Dounkafa Ton’’, le parti de Khalilou Samaké, quoique modeste lui servira de marche pieds. Suffisant ? Non, il le sait. Il lui faut quelqu’un qui fait de l’effet, quelqu’un qui inspire respect et confiance, alors il jette son dévolu sur notre ‘‘ Bouramousso’’, notre très respectable ‘’Bouramousso’’, une co-listière de calibre pour quelqu’un qui veut déstabiliser une citadelle connue pour être la propriété des Abeilles et du parti de la fraternité. Premier combat politique, premier échec politique ! La Cour Constitutionnelle le déboutera de ses prétentions. Ce n’est pas grave, s’est – il dit. Si ce n’est pas Bagadadji, c’est donc Koulouba et le Conseil Economique et Social. Bon match, il gagne et s’installe à la place du vieux président fatigué et partant volontaire à la retraite de la chose publique qu’il a pourtant honorablement défendue.

    Jeamille 1er, roi de Sogoniko, 7e personnalité de la république du Mali, bravo !

    Président de la chambre de Commerce et d’Industrie du Mali et président du Conseil Economique Social et Culturel du Mali, bonjour les bonnes affaires ! Mais ce n’est pas tout. Où après le CESC ? Koulouba ? Ce ne serait pourtant pas la mer à boire que des Maliens négligent à tort. Le mouvement Citoyen qu’il a soutenu oubliant qu’il s’était présenté aux législatives de 2007 sous les couleurs du PDR, Jeamille se jette dans les bras de Semega et enlève le fauteuil de 1er vice président face au redoutable tacticien politique qu’est N’Diaye Bâ. Un poste qu’il accepte puisque le PDES n’a monté qu’un grand bureau de mission et d’ici le congrès constitutif de janvier, il travaillera et fera tout pour éjecter Semega du fauteuil qu’il ne laissera à personne, à moins qu’il n’ait déjà la certitude d’être le candidat du parti présidentiel à la présidentielle de 2012. Tout est possible avec  Jeamille 1er!   ! En tout cas, il y croit

    Sory de Moti.

    Face à leur cimetière malmené, défiguré et face à Jeamille 1er :

    Sogoniko, insulté, bafoué et humilié, casse. Où est donc passée la solidarité du PDES ?

    Le tout- puissant Jeamille Bittar, tout- puissant président de la chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, président du Conseil Economique, social et Culturel du Mali, 1er vice – président du tout- puissant PDES, le parti présidentiel, encore une fois vient de soulever l’ire des populations de Sogoniko.

     

    Impuissants à quoi que ce soit face au tout- puissant président de la CCIM, du CESC du Mali et du puissant PDES, la population s’est jurée de rendre coups pour coups. Chaque fois que la pluie causera des dégâts et dans le cimetière et dans les maisons environnantes, elle sortira pour casser.

    Où est passée la solidarité du parti présidentiel dont Jeamille est l’un des grands barons ?

    Si le tout-puissant Jeamille 1er, roi de la contrée de Sogoniko est sûr de garder son investissement, quitte à ce que les autorités communales rasent définitivement ledit cimetière pour qu’il continue de jouir des fruits de son très grand investissement, le parti présidentiel qu’il tient ferme dans ses mains, a intérêt à aller mobiliser ailleurs. Jamais les populations de Sogoniko et des environnants n’y militeraient ou encore moins déposer un bulletin en faveur de qui que ce soit se réclamant de ce parti. Elles savent qu’en le faisant, elles ne cautionneront que leur propre destruction. Jeamille est puissant et sans état d’âme ; il ne recule devant rien et est prêt à tout pour défendre ses intérêts.

    Samedi dernier, lorsque nous sommes arrivés en ces lieux, des hommes et des femmes, les yeux hagards, déambulaient derrière les murs endommagés du cimetière, en criant à l’aide. Ils ne pouvaient que réagir comme ils l’ont fait, en faisant passer à la pique et au marteau pilon le grand mur dressé là, pour mettre hors de portée de ses clients le sinistre d’un cimetière qui, s’il ne tenait qu’à Bittar et à sa grande puissance aménagerait ailleurs, loin de ces terres si fertiles.

    Mais la question que l’on se pose de ce côté est de savoir comment les initiateurs du  PDES qui ambitionnent grand, ont – t –il accepté de placer à leur première loge Jeamille Bittar ? Pourquoi, parlent – ils de solidarité lorsque par le fait de l’un des leurs, ce sont des milliers et des milliers de Maliens pauvres qui souffrent dans l’un des quartiers du puisant bastion politico – économique qu’est la C. VI ?

    Que dire d’un parti politique dont l’un de ces ténors se baigne tranquillement dans les larmes de pauvres populations et qui prétend défendre et poursuivre les œuvres du président Amadou Toumani Touré? A suivre

    Sory de Moti

     

     

    Sur cette vaste contrée riche de son potentiel économique, Jeamille 1er  règne en maître absolu, au mépris de toutes les valeurs sociales de notre pays. Sa grande victime, objet de l’humiliation et de la colère des populations, est le cimetière du quartier qui ploie, résigné sous la puissance de son arrogance, de son mépris. Donc de son fait accompli. Des tombes ouvertes ou défoncées du fait des eaux bloquées sur leur passage naturel. La nouvelle gare routière du puissant Jeamille Bittar, installée là où elle n’aurait jamais dû être, est à l’origine du malheur qui frappe la population de Sogoniko et tous ceux qui ont enterré en ce lieu leur père, mère, frère et sœur ou simple voisin. L’humiliation de voir la tombe de son père, de sa mère, de son frère ou de sa sœur ouverte par les caprices de l’enrichissement matériel a encore  fait pleurer, monter d’un cran la colère de pauvres et incapables citoyens à moins de soixante douze heures de la célébration de Leylatoul Kadr.

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