Intoxication alimentaire : De l’huile frelatée a intoxiqué plus de 130 personnes à Koutiala

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    Le dimanche 14 août, aux environs de 21 heures, les places d’accueil étaient insuffisantes au Centre de santé de référence de Koutiala qui était plein à craquer, car des malades y affluaient de partout, atteints de d’intoxication alimentaire avec son corollaire de douleurs abdominales et de vomissements. Un drame qui a choqué les populations de la capitale de l’or blanc.

     En effet, après avoir consommé des galettes et autres beignets de riz, des dizaines de personnes qui venaient de rompre le jeun se trouvèrent entre la vie et la mort dans plusieurs quartiers de la ville notamment à Kôkô et Hamdallaye. A l’origine de ce mal étrange : de l’huile frelatée en provenance de Bougouni, qui aurait été introduite dans les marchés de la ville de Koutiala par un homme (inconnu) et achetée par certains commerçants détaillants de la place. Pourtant, le malfaiteur savait très bien que son produit n’était pas de bonne qualité, mais …

     Le préfet du cercle de Koutiala, El Hadji Sékou Coulibaly, le maire de la commune urbaine, Dramane Sountoura, le commissaire de police, le chef de peloton de la Garde, le chef de la protection civile, le commandant de brigade de la gendarmerie, les élus à l’Assemblée nationale, notamment le député Idrissa Ouattara, le chef de service du Développement social, les directeurs et leurs personnels des radios de la place, le médecin-chef du Centre de santé de référence (CSRef), des personnes de bonne volonté…tous se sont mobilisés au CSRef pour apporter aide et assistance aux malades. A vue d’œil le film était  horrible, et l’inquiétude était grande parmi les populations de la ville, vu le nombre de personnes souffrantes du mal. Pendant tous ces moments cruciaux, il n’y avait plus de places au CSRef. Heureusement que les médicaments dits de première nécessité étaient disponibles et que le pire a pu ainsi être évité. Aussi peut-on dire qu’il y a eu plus de peur que de mal.  

     Des faits, il ressort qu’un homme (certainement animé de mauvaise foi) avait quitté la ville de Bougouni avec une importante quantité « d’huile végétale » censée destinée à la consommation humaine. A son arrivée à Koutiala, profitant du mois de carême, il vendit cette huile à certains commerçants détaillants de la place parmi lesquels le sieur Dramane Camara qui acheta deux bidons de 20 litres chacun, soit environ 40 litres. Aussitôt, le sieur Camara se mit à vendre l’huile frelatée à ses nombreux clients de la ville. Certaines personnes, sous le choc, ont maintenu que le sieur Dramane Camara savait pertinemment que cette huile contenait de la soude, qu’elle était donc impropre à la consommation, mais qu’elle est plutôt destinée à la fabrication…du savon.

    Un certain Oumar Diarra avait lui aussi acheté une quantité de cette huile. Tout comme la dame Mariam Dembélé, une vendeuse de galettes ; d’où l’expansion du drame. En effet, après avoir involontairement acheté cette huile impropre à la consommation, Mme Mariam Dembélé l’a utilisée pour la préparation de galettes et de beignets de riz. C’est chez elle que beaucoup de Koutialais et de manœuvres de la ville s’approvisionnaient habituellement en galettes : d’où la contamination de toutes ces personnes qui ont cependant été totalement prises en charge par les services de santé de Koutiala.

    Le commissaire de police, Yaya Diamouténé, a aussitôt ouvert une enquête, et trois personnes ont été arrêtées dès les premières heures de la dite enquête. Quant au reste de l’huile frelatée encore invendue (environ 2 litres), il a  été saisi par la police. Le doute qui planait sur des cas de choléra à Koutiala a ainsi été écarté, puisque la source de ce mal « étrange » a vite été décelée par les éléments du commissariat de police.

    Drissa Keïta, Correspondant à Koutiala

     

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