Intime Conviction de Cujus

    0

    Kidal. 24 avril 2007. La résidence de l’éternelle figure emblématique des ex-rebelles du Mali refuse du monde. Tout beigne dans l’huile. C’est la ripaille. Les couvercles des marmites touarègues clapotent au pot-au-feu au rythme des tambours en plein désert. Seul Allah soubana watala voyait et entendait d’Ibrahim Boubacar Kéïta et Hassan Fagaga échanger à huis clos.

    Somme toute, le Tout-Puissant sait comment, l’essence de ce tête-à-tête s’est répandue comme une traînée de poudre. Pour faire court, sans entrer dans les moindres détails -rappelez-le à tout moment- Hassan Fagaga affirmait sans qu’ATT appréciera à sa juste valeur, au soir du 29 avril 2007, le penchant des hommes bleus. Entendez les touaregs.

    Contre toute attente, le 24 avril, à Kidal, le même Hassan Fagaga prédisait à qui voulait l’entendre qu’«incha’Allah, IBK va gagner la prochaine présidentielle». Ce message heurta les consciences. En tous cas, l’élection présidentielle 2007 appartient désormais au passé. La prochaine intronisation du président de la République du Mali aura lieu en l’an 2012. S’il plaît à Dieu.

    De facto, Hassan Fagaga n’est pas un démiurge. Il ne prêche pas non plus dans le désert. Mais, il sait entretenir plus que l’ah-eh-nai, le mirage. C’est justement ce qu’il a fait à IBK en campagne en plein désert. Ce De Cujus qui s’ignore royalement, s’il ne prend pas sa retraite pour sortir dès maintenant par la grande porte, il attendra alors cinq longues années de galère assurée pour ouvrir tardivement sa succession politique.

    En attendant, il ne faut jamais oublier le bref passage du pyromane en fin de campagne à Kidal. Car, dans cette partie du Mali –enfin apaisée- son incursion «était un signal fort de ceux qu’on a appelé naguère les rebelles à la cause d’IBK». Qu’est-ce à dire ? Certainement comme l’a si bien relayé le téléphone arabe, pour Hassan Fagaga et les siens, «IBK est la seule personne capable de sortir le Mali de la crise socio-économique». C’est-à-dire ?

    A la moindre faiblesse du président de la République du Mali dans la gestion du Nord, les rebelles reprendront le chemin du maquis. D’autant qu’IBK vient de leur faire croire, une fois de plus, que «l’Accord d’Alger est une tromperie».

    Enfin, que retenir du passage de De Cujus au fief des ex-rebelles le 24 avril 2007 ? Un pyromane en déshérence ! Il ne peut passer que comme tel. Car, l’homme veut une chose et son contraire. En même temps ! Il souffle simultanément le chaud et le froid.

    Depuis la signature de l’Accord d’Alger, sans laquelle d’ailleurs la paix ne serait sans doute jamais revenue au Nord, sans laquelle du reste personne n’y accomplirait son devoir citoyen, IBK fit feu de tout bois pour tromper la religion des Maliens. Il est y aller avec sa dernière goutte d’huile sur le feu. Dans sa démarche machiavélique, il comptait beaucoup sur les ex-rebelles pour faire passer ATT comme un pyromane afin de tirer les marrons du braisier du Nord. Cet homme-là, le Mali en veut-il vraiment ?

    Au vu des résultats publiés par le Matcl, les Maliens en général, ceux du désert en particulier, lui ont apporté la preuve qu’ils ne veulent pas de lui. Après avoir déposé les armes de guerre, à travers l’urne, ils l’ont purement et simplement désavoué en choisissant un homme de paix pour gérer à bon escient les affres de cette partie qui couvre les 2/3 de la superficie du Mali.

    IBK a-t-il été démythifié ? Sa succession paraît ouverte.

    Jo BATHILY

    * Personne dont la succession est ouverte

    Commentaires via Facebook :