Né vers 1982 à Sélingué, Daouda Doumbia est marié à deux femmes et père de treize (13) enfants. Djénèbou Sidibé, née vers 1963 à Kati, est mariée et sans enfant. Pour n’avoir pas comparu devant les juges, le 14 septembre 2021, ils ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle.
Il résulte de l’information les faits suivants : Youssouf Traoré dit Rougeaud était un jeune orpailleur de 27 ans. Ayant été soupçonné de vol d’argent au préjudice de Djénèbou Sidibé sur le site d’orpaillage de Siradjouba Bougoufiè, cercle de Yanfolila, le dimanche 22 septembre 2019 vers 23h, Rougeaud a été attrapé et mis sous pression.
Vers 1h du matin, il a fini par indiquer les cachettes de son butin de 29 000 Fcfa çà et là. Malgré la restitution de ce montant, la propriétaire légitime demandait plus. Pendant ce temps, arrivait Daouda Doumbia. Il se disait représentant d’une organisation coutumière en charge de la gestion des affaires sur le site d’orpaillage.
A ce titre, il a retiré Rougeaud de la surveillance de Salim Coulibaly et Ibrahim Camara pour l’amener chez lui, accompagné de quelques gens dont Djénèba Sidibé afin que Rougeaud dise la vérité car, selon lui, un voleur ne méritait point de pitié.
Sous son hangar, il lui a lié mains et pieds à l’aide de fils de caoutchouc noir issu de chambres à air et l’a laissé passer ainsi le reste de la nuit. Le lendemain, lundi 23 septembre, aux alentours de 8h, Youssouf Traoré dit Rougeaud était encore ligoté.
A sa libération suite à l’intervention des gens, il en souffrait et arrivait à peine à marcher, si bien qu’il a été aidé par Daouda lui-même, et d’autres, pour regagner son dortoir.
Appelé le même jour, l’aide-soignant Demba-Sidibé est venu constater que tout le corps de Rougeaud portait des traces de violences, surtout aux niveaux de son abdomen et de son dos. Il lui a administré des médicaments contre la douleur et les enflures. Malgré ces premiers soins, l’état du malade n’a pas connu d’amélioration.
C’est ainsi que le mardi 24 septembre 2019, après l’avoir ausculté, il a préconisé son évacuation sanitaire. Mais une telle action tardant à venir, il a succombé le mercredi 25 septembre 2019 de sa maladie.
Aussi bien à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, Daouda Doumbia et Djénèbou Sidibé ont toujours reconnu ces faits de coups et violences mortels prévus par l’article 202 du code pénal qui leur sont respectivement reprochés.
Outre ces aveux judiciaires, des témoignages concordants de Salim Coulibaly et Ibrahim Camara ainsi que celui de l’aide-soignant Demba Sidibé existent à leur égard. Par ailleurs, les inculpés ne souffrent d’aucune anomalie physique ou psychique de nature à influer sur leur responsabilité pénale.
Pour n’avoir pas comparu à la barre de la Cour d’assises, Daouda Doumbia et Djénèbou Sidibé ont été condamnés par contumace à 20 ans de réclusion criminelle. Il faut signaler que le nommé Daouda Doumbia était sous mandat de dépôt depuis le 4 octobre 2019, mais a obtenu la liberté provisoire le 26 janvier 2021. Par contre, Djénèbou Sidibé est non détenue.
Marie DEMBELE