Insolite sur la Route Bamako Mopti :Il trouve la photo de son épouse avec son compagnon de voyage

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    Le destin est parfois étrange. Ce jour Amadou Diarra, employé de commerce à qui la chance semblait sourire, se préparait à voyager avec un ami. Le jeune employé de commerce prit deux billets, contents de lui faire la surprise. Au dernier moment, son ami annule son voyage. Amadou Diarra revend son second billet à un voyageur retardataire. Très sympa, il se présente : Fousseyni Coulibaly. Démarcheur dans une société de la place.
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    rnA l’appel, les deux voyageurs prennent place dans le véhicule. Devant eux, une fille midinette en jean, jouait à la vedette. Nos deux comparses ne manquent de lui faire la cour. Occasion de reconnaître, qu’ils ont le même goût. La causerie dévie sur les femmes.
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    rnFousseyni, content de trouver un compagnon, qui partage la  même passion que lui, et d’autre part un nouvel ami pour son prochain séjour, lui narrait tous les bons coins de la capitale où on pouvait se taper les belles « nanas ».
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    rnEn cour de route, le car s’arrêta pour un poste de contrôle. Amadou voulant sortir son paquet de cigarettes de sa poche, fit sortir une carte qui tomba aux pieds de son compagnon, qui la ramassa pour la lui remettre. Après avoir pris la carte, il se rend compte que c’est la photo d’une femme, souriant à belles dents.
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    rnComme atteint d’une décharge électrique, il se lève brusquement en bégayant : « c’est qui… ?
    rnAmadou riant, lui dit : « c’est une femme que j’ai connu il y a environ 6 mois, on vivait ensemble.
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    rnFousseyni toujours éberlué, et très pensif, essaye de se ressaisir, car son compagnon ne se rendait pas compte du changement dans son comportement quand il lui a malencontreusement  montré la photo. Poussant le cynisme, il lui dit : « super-man que tu es un vrai Don Juan ! Celle-là est très belle, je voudrais que tu me racontes votre aventure du début jusqu’à la fin. Ça  nous fera passer le  temps. Car je te tire le chapeau, tu es plus fort que moi ».
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    rnLe cœur battant à rompre, il attend, comme si son destin en dépendait. On aurait dit un condamné, attendant le Régisseur lire une fiche de grâce, lui permettant de vivre dans cette prison avec réduction de peine, ou la liberté pure et simple.
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    rnMais c’est la vie, la joie et la déception sont nos véritables compagnes.
    rnLe jeune employé de commerce, flatté dans son orgueil de mâle, lui répondit : « Grand-frère sans problème, attendons que le chauffeur s’amène, je te raconterai cette aventure digne d’un roman ». Après ces mots, il sortit du car pour retrouver son calme et essayer de se faire croire que cette photo ne pouvait pas être celle de sa douce épouse. Peut-être, c’est une ressemblance, car le rire de cette femme a quelque chose de vulgaire. Or, sa Bintou, l’objet de ses rêves et de ses désirs, avait même du mal à regarder les gens dans les yeux.
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    rnC’est toujours comme ça, les grands coureurs de jupons croient être les seuls à avoir le luxe de se taper toutes les « nanas ». Mais quand ils apprennent que quelqu’un se farcit les leurs, ils perdent la raison et croient être l’objet de toutes les malédictions du destin. Comme la piqûre d’un scorpion, la douleur gagna petit à petit sa personne.
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    rnToute l’euphorie de retrouver le plus tôt la douce Bintou, s’est dissipée, la nuit magique qu’ils devront passer ensemble, avait perdu de son éclat. Car c’était toujours comme ça, chaque fois qu’il partait en voyage, le plaisir nocturne de la veille, et celui de son arrivée était les plus merveilleux. Ils retrouvaient l’atmosphère de leurs nuits de noces.
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    rnLe chauffeur mit le moteur en marche et Amadou regagna sa place, sans remarquer la torpeur de son ami, qui broyait du noir. On aurait dit un étudiant qui attendait le résultat d’un examen. Le jeune commença d’un air taquin, « tu vas m’indiquer chez toi… ». Le cœur battant la chamade, il dit : « tu me fais voir la photo, je ne l’avais pas bien regardée. Elle est très fascinante ». Amadou lui tendit la photo. Comme si c’était électrique au toucher, elle lui brûla les doigts, et tomba. Il balbutia une excuse. Le jeune homme profita pour rire et dit : « grand-frère, tu es toi aussi séduit par cette femme, c’est ma plus dure conquête, et la femme parfaite dans tous les sens. Elle pleura, quand elle se donna à moi, disant que c’est la première fois qu’elle a trahit son mari qu’elle aime plus que tout au monde. Je te la présenterai, car je veux la pousser à divorcer pour la marier »
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    rnLe souffle coupé, Fousseyni lance la question qui lui brûle les lèvres « quel est son nom ? ».
    rnAmadou flatté dans son orgueil répondit « ma belle s’appelle Bintou, elle loge à Lafiabougou, en commune IV du District de Bamako ».
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    rnFousseyni voulait demander beaucoup de chose, mais il était dépassé par cette brusque volte-face du destin. C’était peut-être une façon de payer, les cornes qu’il avait fait porter à d’autres maris.
    rnIncroyable. L’amant de sa femme assis à côté de lui ! Un cauchemar ! Il eut un sourire, ce qui poussa son compagnon à continuer son récit : « j’ai connu Bintou à la gare Bittar-Trans à Bamako. Il se dégageait en elle une sensualité sauvage, des mimiques, tout en elle exhalait le désir de plaire, de séduire. Nous nous sommes rencontrés au guichet. Elle me dit : « vous allez à Ségou ? » Le cœur  battant, je répondis « oui, j’ai ma mère là-bas et vous ? Le sourire aux lèvre, elle dit : « depuis mon mariage, je n’avais pas mis les pieds à Ségou, c’est la ville natale de mon mari. J’y vais pour trois mois car mon mari est parti faire un stage de 4 mois à l’extérieur ».
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    rnA bord du car, nous nous sommes assis l’un à côté de l’autre. Heureuse de cette embaume, elle ne put cacher sa joie, en disant : « mon guide est à côté de moi, j’espère que tu m’accompagneras chez moi ».
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    rnJe nageais dans un bonheur si neuf pour moi, et j’aurais voulu que ce voyage continues pour toute la vie. On était deux au monde. Arrivés à Fana, le temps que dure l’arrêt, je lui ai offert de la viande et de la boisson, malgré sa réticence, je faisais tout pour lui montrer que j’étais plein de sous, qu’elle ne regrettera pas son séjour à Ségou.
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    rnArrivés à destination, je l’ai accompagnée dans sa belle famille où elle me présentant comme le mari d’une de ses copines. En partant, j’ai donné de l’ar
    gent à sa belle-mère, qui me fit des bénédictions. Tout heureux, j’arrivai chez moi, après un bain, je préparais mes sœurs en conséquence, en leur expliquant ce que j’attendais d’elles.
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    rnLe lendemain, en compagnie de mes sœurs, je lui ai rendu visite. Elle se sentait désespérément seule. Je l’aidais à tromper sa solitude. Mais l’occasion n’allait pas tarder à venir, une sortie dans la boîte de nuit en compagnie de mes sœurs qui s’éclipsèrent par la suite.
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    rnProfondément plongé dans son récit, Amadou ne remarqua pas l’air hagard de Fousseyni. Le jeune compagnon toujours bavard lui dit : « après la soirée, je l’ai ramenée ; les larmes au yeux, elle me dit que c’est la première fois qu’elle à trahi son mari. J’admirai tous les jours davantage la beauté de son caractère et de son âme. Et je me disais que pour celle-là, j’irai plus loin que d’habitude. Car dans la vie, nombreux sont les hommes à vouloir bâtir leur bonheur sur le malheur des autres. Et cette femme il me la faut ».
    rnA suivre !
    rnJean pierre James

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