La problématique de l’insécurité au Mali, constitue l’une des préoccupations essentielles des plus hautes autorités du pays. Si, au nord, les djihadistes et narcotrafiquants, sèment la terreur, au sud, cet exercice est accompli au premier plan par les braqueurs de moto qui troublent la quiétude des populations.
Depuis un certain temps, avec l’approche de la fête de Ramadan, ces bandits qui s’illustrent par des vols à main armée, ont refait surface. Le braquage de moto, s’accentue, de plus en plus, à la grande détresse des paisibles motocyclistes. Aujourd’hui, plus que jamais, ce sont des motocyclistes (Djakarta) qui font le plus souvent les frais des attaques meurtrières de ces malfrats .Ces bandits n’hésitent pas à opérer en plein jour au vu et au su de tout le monde. Et pourtant, il y a de cela quelques mois, sur initiative du département de l’Intérieur et de la Sécurité, des patrouilles conjointes des forces de sécurité avaient été organisées pour anéantir et démasquer ces crapuleuses pratiques. Curieusement, cette opération n’a été que de courte durée.
Profitant de ce relâchement dont seules les autorités sont à mesure de justifier, les braquages se sont multipliés. Pas plus de 72 heures, un infirmier se faisait abattre sur le 3ème pont à cause de sa moto. Plus question de se balader à une certaine heure de la nuit.
Il est regrettable que devant ces situations inconcevables que nos autorités puissent observer l’indifférence. Face à cette insécurité grandissante, les plus hautes autorités, doivent prendre leurs responsabilités. Il s’agit de renforcer les capacités d’intervention des forces de sécurité ; multiplier les patrouilles mixtes jusque dans les zones les plus reculées. Ce n’est pas les moyens qui doivent manquer. Il urge pour l’Etat de mener des actions rigoureuses pour mettre hors d’état de nuire, les criminels. La protection des personnes et de leurs biens étant une obligation pour l’Etat, il appartient au gouvernement de revoir sa position au risque d’encourager le banditisme. Il est aussi certain que les efforts de reconstruction nationale, seront vains tant que la question de sécurité ne sera pas réglée au premier plan.
Dans tous les cas, le danger est réel et imminent. Aux décideurs de ne plus se cacher la face devant la responsabilité qui est la leur. En somme, le gouvernement doit s’assumer. Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, conscient de l’enjeu, doit faire preuve de plus de rigueur et de clairvoyance pour l’atteinte des objectifs du développement économique et social. Cela y va de l’intérêt de tous.
Jean GOITA