INSECURITE A LA PERIPHERIE : « Nous sommes exposés aux bandits »

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    Le manque de logistiques adéquates pour les postes et brigades de gendarmerie des quartiers périphériques a occasionné la montée en flèche de l’insécurité. Ce phénomène a contraint des jeunes à former des groupuscules d’autodéfense.

    La Commune rurale de Kalabancoro à l’instar des quartiers périphériques de Bamako vit une insécurité grandissante qui coupe le sommeil à des milliers d’habitants. En effet, chaque jour qui passe, les résidents assistent à des cas d’attaque à main armée dans les familles, de vols de motos et même de viols. Des trafiquants ont fait de ce secteur leur quartier général.

    Des hooligans ont transformé les banlieues en « Far West » où ils dictent leurs lois au su des autorités qui ferment souvent les yeux sur les actes posés par les « seigneurs ». De Kalabancoro, à Ouezzindougou, en passant par « Marseille », Moribabougou, Sangarébougou… les problèmes sont identiques : montée en flèche des crimes crapuleux.

    Cette situation, selon un élu de la Commune de Kalabancoro est la conséquence du développement socio-économique et l’urbanisation de ces quartiers. La plupart des quartiers ne sont plus ce qu’ils étaient il y a 10 ans. Devant cette montée, les autorités ont créé des postes de gendarmerie et des brigades pour atténuer le grand banditisme en oubliant l’essentiel, c’est-à-dire les doter en moyens logistiques de déplacement, d’armes, de munitions, de matériels de liaison. A cela s’ajoute le manque crucial de moyens humains.

    A titre d’exemple, la brigade de gendarmerie de Kalabancoro ne possède qu’un vieux véhicule avec lequel le nombre restreint d’agents de patrouilles et de recherche essaye tant bien que mal de dissuader les bandits. Il arrive souvent que le pick-up tombe en panne sèche.

    Les patrouilles nocturnes ne sont pas effectuées à hauteur de souhait. « Nous n’avons pas les moyens pour traquer les bandits. Que voulez-vous qu’on fasse ? » a regretté un agent de la brigade de Kalaban. Devant cette incapacité des éléments de la gendarmerie, des jeunes ont formé des groupuscules pour s’auto défendre à l’aide de pistolets de fortune et d’autres armes blanches. Les populations sont donc laissées à elles-mêmes.

    « La mise à disposition des moyens humains et matériels ne fera qu’accroître la capacité opérationnelle des unités de terrain pour leur permettre de bien sécuriser les zones de leurs compétences », a confié un élu de la mairie de Kalaban qui a ajouté que la quinzaine de gendarmes en poste même ayant la volonté ne peuvent pas accomplir les missions assignées faute de moyens.

    Parallèlement au renforcement des moyens de surveillance et d’intervention des postes et brigades, l’élu ajoute qu’il serait judicieux que les autorités mettent en place une police de proximité dans les périphéries de Bamako pour qu’un partenariat véritable s’établie entre les porteurs d’uniformes et les populations pour démasquer les malfrats et leurs complices.

    Amadou Sidibé

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