Le mercredi, 25 mai dernier vers 00h, le commandant d’école du Prytanée militaire, le lieutenant colonel Abdrahamane Babi, , s’est fait blesser par un ivrogne pendant qu’il prenait du plaisir avec ses amis. C’était à l’espace de loisirs « La Source » situé à Faso-Kanu, près de l’hôtel « Les Colibris ». Il avait appelé les renforts (privilège singulier pour lui à l’exclusion de la grande masse des citoyens) qui ont fait fuir la plupart des clients du fameux coin chaud où les grands pervers de la République viennent bouffer la vie à grandes dents lors de leurs heures louches.
La quasi-totalité des espaces de loisirs de la capitale, notamment ceux situés sur la rive droite, sont des endroits dangereux, voire criminogènes de par les actes barbares, sauvages qui s’y déroulent. C’est ainsi que le directeur du prytanée militaire, un habitué du bon coin selon les usagers, pendant qu’il prenait sa consommation avec des amis, s’est fait agresser par un alcoolique avec qui il avait eu une dispute. La partie s’est envenimée lorsque notre directeur galonné, voulant se faire respecter, a brandi sa carte professionnelle, expliquant qu’il est le directeur du prytanée et qu’on devrait, par conséquent, le respecter, sinon… Son adversaire lui retira sa carte et la jeta.
Ensuite, il a cogné sa tête avec une bouteille pleine d’alcool. La bouteille s’est cassée, éparpillant les tessons partout, en blessant la victime qui avait le visage inondé de sang.
Au lieu de le secourir, ses voisins de table le fuyaient, craignant de se voir rattraper par les renforts qu’il avait sollicités.
La question qu’on se pose : comment un officier de son rang peut se trouver dans ces lieux envahis d’ordinaire par des vagabonds de toutes sortes ?
Il pouvait se faire tuer banalement par des badauds. Généralement, beaucoup de porteurs d’uniformes, particulièrement les officiers, se retrouvent dans cet espace chaud de la commune VI.
A la moindre des choses, ils se prévalent de leurs grades pour faire peur, comme si les autres citoyens n’étaient que de simples jouets. Selon nos sources, il arrive fréquemment à ces types d’officiers supérieurs de menacer les simples clients qui prennent tranquillement leurs pots.
On revit l’époque du Cmln (Comité militaire de libération nationale) où des officiers bien connus faisaient régner la terreur au Motel de Djicoroni-Para ou au Buffet Hôtel de la gare. Mais le hic avec le Colonel Baby, c’est qu’il préside à la formation de jeunes gens, futurs officiers supérieurs qui doivent devenir, en quelque sorte, la crème de notre armée et des armées de la sous- région au regard de la vocation du prytanée militaire de Kati.
Assif Tabalaba