Inondation permanente au cimetière de Sogoniko : La malédiction des morts contre Jeamille Bittar

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    Les pluies diluviennes qui se sont abattues ces derniers jours sur la capitale ont provoqué des inondations dans plusieurs quartiers des communes, détruisant des maisons en banco et occasionnant  des morts et plusieurs dégâts matériels. Les dégâts causés par ces pluies dans le cimetière de Sogoniko l’ont, du coup, transformé en mare : d’où l’arrêt de toutes les activités d’inhumation des cadavres. Ces dégâts sont  ceux – là mêmes qui défraient aujourd’hui la chronique en commune VI. D’où le ras – le – bol des populations et l’interpellation de celui qui fut à l’origine de cet acte ignoble et digne d’une autre époque : le richissime  Jeamille Bittar fait ainsi de nouveau parler de lui.    

     

    Rappelons que ces derniers jours, Bamako et ses environs ont été arrosés par des pluies torrentielles qui ont causé de nombreux dégâts dans plusieurs quartiers du district dont le cimetière de Sogoniko où les cadavres ont failli flotter à la surface des eaux. Une scène pathétique qui coupe le sommeil à tout être humain consciencieux, mais qui semble dire peu de choses au « chauve de Sogoniko ». Après constat des dégâts, les habitants de la commune ont décidé de s’attaquer aux installations de la nouvelle gare de Bittar construite sur le pied du dit cimetière. Mais les manifestants ont tôt fait d’être déguerpis de la zone par un rapide et impressionnant dispositif  policier. Toute chose qui prouve que Jeamile Bittar tient vaille que vaille à son projet de construction. Aussi, des voix se son élevées pour fustiger que Bittar n’hésiterait pas à user de tous les moyens pour atteindre ses ambitions parfois démesurées. Certains jeunes de Sogoniko, qui s’étaient rebellés au tout début pour l’arrêt de ce fameux chantier, ont été soudoyés par Bittar : selon nos sources, des liasses de billets craquants et des motos « Jakarta » ont été distribués aux tenants de ce mouvement de jeunes.

    Mais la question que tout le monde se pose, c’est de savoir : pourquoi Bittar  aime – t – il tant construire aux abords des cimetières ?  C’est le cas de la gare Bittar de Ségou ; et à présent, c’est une partie du cimetière de Sogonigo. C’est dire que décidément,  Bittar doit avoir conclu un deal avec les morts. Sinon, comment comprendre que lors de son élection à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), d’aucuns ont affirmé l’avoir aperçu dans le cimetière de Kalanban – Coura à des heures indues. Le tonitruant PDG de Bittar Trans et non moins président de la CCIM et président du Conseil économique, social et culturel (CESC) est un homme insatiable qui serait même prêt à pactiser avec Belzébuth, rien que pour assouvir ses désirs.

    En tout cas, ce qui se passe aujourd’hui au cimetière de Sogoniko illustre parfaitement  ce que bon  nombre de Maliens pense de lui, c’est-à-dire la préservation de ses intérêts personnels au détriment de celui de la communauté.  Sinon, comment comprendre que, contre la volonté de tous les habitants de la commune, Bittar continue à narguer la population, au nez et à la barbe des autorités communales et nationales ?

    Les pluies diluviennes de ces derniers jours ont défoncé des tombes, déterré des cadavres et même empêché les populations de procéder à des enterrements à cause  des eaux de pluie qui ont inondé toute la surface du cimetière, à cause aussi du chantier de la nouvelle gare de Bittar.  Jeamille Bittar ne semble même pas avoir eu une pensée pour ce mois béni du ramadan, ni pour le repos éternel de ces disparus, ni pour l’au-delà. Ces morts dérangés dans leur sommeil éternel n’ont alors d’autre moyen de défense que…la malédiction.

    Mais d’ores et déjà, certains projettent des actions de sabotage contre toutes les activités de la société Bittar ; et des imams proposent l’interdiction de tous les lieux de culte à cet homme qui, partout où il a servi, n’a pas du tout bénéficié d’une bonne presse.

    Pour Rappel, l’année passée, à la même période, le cimetière de Sogoniko (situé au

    bord d’une rivière qui traverse ledit quartier) avait été complètement inondé par les eaux de ruissellement qui avaient brisé le côté du mur du cimetière faisant face à la rivière et avait déterré des morts, fait écrouler des tombes et submergé plusieurs maisons environnantes.

    Les populations étaient alors sorties de leur réserve, avaient saccagé le chantier de la nouvelle gare de Bittar et  bloqué les travaux dudit chantier. En effet, selon les populations de ce quartier, depuis le début des travaux de Bittar, à la moindre pluie, le cimetière et ses alentours se retrouvent inondés car son chantier se trouve sur le passage de l’eau.

    Aux dires d’un responsable de la jeunesse dudit quartier, malgré l’opposition justifiée de la population, Jeamille Bittar s’est entêté en se bombant même le torse : c’est ainsi qu’il a fait construire un petit pont et un petit canal pour le drainage des eaux de pluie. Selon lui, ce petit canal qu’il a fait construire, pour  que l’eau puisse dévier son chantier, est quasiment incapable de supporter la quantité d’eau de ruissellement de cette zone. Ce qui fait que chaque fois qu’une pluie à grands millimètres s’abat sur Bamako, le cimetière est inondé et des cadavres déterrés, puisque toute l’eau qui ne peut pas passer par ce petit canal brise les murs du cimetière pour se frayer un chemin.

    Et c’est ce qui est arrivé dans la nuit du vendredi au samedi. Les populations sont ainsi sorties sous la pluie pour aller « voler au secours de leurs morts ». Des témoignages d’un responsable du cimetière, il ressort qu’un tel scénario se répète chaque année depuis le début des travaux de la nouvelle gare de Bittar. Selon lui, depuis le début de ce chantier, chaque fois qu’il pleut, les populations sont obligées de déléguer des gens pour surveiller le cimetière en vue de prévenir d’éventuels dégâts. Selon ce vieil homme, la nuit du vendredi a été très laborieuse pour les jeunes du quartier puisque ces derniers ont été sollicités sous la pluie pour venir remplir les tombes que les eaux de ruissellement avaient défoncées. A l’en croire,  ce blocage provient de la nouvelle gare de Bittar.

    « La nouvelle gare de Bittar empêche l’eau  de circuler normalement, et celle-ci fait chaque fois tomber les murs du cimetière pour se frayer du chemin, déterrant nos morts sur son passage», a-t-il laissé expliqué avant de fustiger l’attitude des autorités communales et des plus hautes autorités du pays qui, malgré l’opposition des populations, ont laissé Jeamille Bittar pratiquer son occupation favorite : l’abus du pouvoir.

    En tout cas, dans la nuit du vendredi au samedi, après avoir volé au secours de leurs morts, les jeunes du quartier ont saccagé le chantier de Bittar en brisant le mur  faisant face au cimetière qui serait à l’origine du blocage de l’eau. Ils promettent d’ailleurs d’intensifier leurs actions afin que cessent ces inondations et l’abus de pouvoir que le président du CESC et de la CCIM, PDG de Bittar Trans et de Bittar Impression, est en train de leur faire subir. Une affaire à suivre donc…

    Aliou Badara Diarra

     

     

     

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