L’approche de la saison hivernale s’accompagne souvent de plusieurs cas d’infanticide. La police accuse les aides ménagères d’être les principaux auteurs de tels crimes dans notre capitale.
Les aides-ménagères, selon la police, avant de repartir dans leurs villages respectifs, pour la saison des cultures, n’aiment pas traîner des grossesses non désirées avec elles. Ce qui, selon la coutume, constitue un très grand déshonneur pour leur famille.
Raison pour laquelle on assiste aujourd’hui aux pratiques les plus criminelles perpétrées par des aides ménagères, pour la plupart des adolescentes, de surcroît analphabètes, qui consistent à se débarrasser de leurs nouveaux-nés.
Cette année ne faisant pas l’exception, les cas d’abandon de nouveaux-nés et d’infanticide sous plusieurs formes sont multiples.
A l’instar du cas du nouveau-né abandonné dans un espace vide à Kalaban-Koro qui a sérieusement heurté les mœurs des populations vivant dans le secteur.
En effet, ce sont les occupants de la concession contiguë à l’espace vide qui, attirés par une odeur persistante dans la journée du vendredi 11 mai dernier, ont fait la macabre découverte. Le nouveau-né de sexe masculin avait été abandonné là, la tête fracassée par un gros caillou.
Toutefois, l’auteur de ce crime odieux avait pris les soins de mettre les cailloux tout autour du corps avant de le recouvrir avec une vieille chemise.
A cause de l’état de putréfaction avancé du bébé, on a tout juste creusé un trou à côté de l’endroit où gisait le corps. C’était en présence d’un médecin légiste, de la police et des autorités politiques de Kalaban-Koro.
Le lendemain, dans les mêmes parages, c’est un autre nouveau-né qui avait été découvert dans une fosse. Les populations ont été attirées par les cris provenant de la fosse d’aisance.
Au départ, elles avaient cru que c’était un chat mais, à cause de la persistance des cris, elles ont découvert avec stupéfaction, après vérification, qu’il s’agissait d’un nouveau-né qui pleurait. Elles ont alerté la police du 11e arrondissement qui, sans perdre de temps, a dépêché sur les lieux l’inspecteur de classe exceptionnelle Diossing Diarra. Celui-ci a aussitôt ordonné de soulever la dalle pour recueillir le bébé de sexe féminin de deux à trois jours. Qui a été placé le même jour à la pouponnière de Bamako Coura par les soins de la brigade des mœurs.
A cause de ce phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur, l’inspecteur Diarra a exhorté les patronnes à être plus attentives, à veiller et à suivre de près les aides ménagères et, au besoin, à chercher à connaître les auteurs des grossesses de leurs employées. C’est, selon lui, le seul moyen d’éviter la multiplication des cas d’infanticide.
Pierre Fo’o MEDJO
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