Hassane Dicko, né vers 1979 à Kadiolo, est commerçant domicilié à Sénou. Il est marié et père d’un enfant. Aly Sangaré, né vers 1980 à Bamako est chauffeur de taxi domicilié à Daoudabougou. Il est marié et père de trois enfants. Ayouba Sangaré, né vers 1979 à Sikasso, est domicilié à Magnambougou. Il est marié et père de cinq enfants. Sékou Traoré, né vers 1978 à Bamako, est peintre domicilié à Farabana. Il est marié et père de cinq enfants. Aboubacar Konaté, né vers 1989 à Soyi, cercle de Mopti, est ouvrier domicilié à Farabana. Il est marié et père de deux enfants. Malick Albana, né le 22 juillet 1979 à Ségou, est ferrailleur domicilié à Ségou Médine II. Il est marié et père de quatre enfants. Mahamoud Barry, né le 17 janvier 1980 à Koro, est agent commercial domicilié à Sénou. Il est marié et père de 8 enfants. Souleymane Kéïta, né le 21 mars 1959 à Kaoulack (Sénégal) est commerçant domicilié à Koutiala. Il est marié à deux épouses et père de cinq enfants.
Tous sont inculpés pour association de malfaiteurs, appartenance à un groupe de combat, détention, transport d’armes de guerre et de munitions et recel de malfaiteurs, le tout intentionnellement en relation avec une entreprise terroriste. Mais seul Souleymane Keïta a comparu le mercredi le 24 mars 2021 à la Cour d’assises de Bamako. Il est a été condamné à perpétuité. Voici les faits : Courant 2015, à la suite des attaques répétitives contre la base de la Minusma sise à Magnambougou et celle sur la route de l’aéroport, le poste de police de l’auto-gare de Sogoniko, ainsi que la Brigade territoriale de Baguinéda, les investigations menées par les forces de la Direction générale de la Sécurité d’Etat ont permis l’interpellation des nommés Hassane Dicko, Oumar Mossi, Sounkalo Sangaré, Malick Albana, Aly Sangaré et Aboubacar Konaté, tous membres du groupe armé terroriste Ançar dine du sud.
A la suite de ces interpellations, le parquet en charge du pôle judiciaire spécialisé, saisi, ordonne l’ouverture d’une information pour des faits d’association de malfaiteurs, appartenance à un groupe de combat, détention, transport d’armes de guerre et de munitions et recel de malfaiteurs, le tout intentionnellement en relation avec une entreprise terroriste individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par intimidation ou la terreur, de complicité d’acte de terrorisme et financement du terrorisme.
Sur la mise en liberté de l’inculpé Mahamoud Barry : Sur la recevabilité de la demande, Maître Hassane Barry, conseil des inculpés, a sollicité la mise en liberté de l’accusé Mahamoud Barry dans ses conclusions du 17 août 2020 adressées au président de la Chambre d’accusation de la Cour de céans. Aux termes de l’article 151 du code de procédure pénale : “La mise en liberté peut aussi être demandée en tout état de cause par tout inculpé, prévenu ou accusé et à toutes périodes de la procédure…qu’en cas d’incompétence et généralement dans tous les cas, aucune juridiction n’est saisie, la Chambre d’accusation connait des demandes de mise en liberté…”.
Au fond : Au soutien de sa demande, il estime et argue que c’est en violation de l’article 135 du code de procédure pénale que son client est maintenu en détention. Ledit article dispose : “En matière criminelle, la durée du mandat de dépôt ne peut excéder un an. Toutefois, si le maintien en détention provisoire parait nécessaire, le juge d’instruction doit renouveler cette détention par ordonnance spécialement motivée dans les huit jours ouvrables précédant l’expiration du délai ci-dessus spécifié”.
Son client, à la différence des autres inculpés, est détenu depuis le 9 juin 2015. Il n’a été mis sous mandat que le 22 août 2017, soit trois ans sans que le mandat ne soit renouvelé. Il avance qu’il est marié à trois épouses et père de huit enfants qui se trouvent aujourd’hui dans des difficultés. De ce qui précède, il sollicite de la Cour d’infirmer l’ordonnance de transmission en ce qui concerne l’inculpé Mahamoud Barry et statuer à nouveau dire n’y avoir lieu à suivre contre lui, ordonner sa mise en liberté.
En espèce, il ressort des pièces de la procédure que les faits reprochés à l’inculpé sont graves et que sa mise en liberté risque de nuire à l’ordre et à la tranquillité publique. De ce qui précède, il y a lieu de déclarer la demande de mise en liberté de l’inculpé mal fondée et par conséquent l’a rejette.
Sur la mise en accusation et le renvoi devant la Cour d’assises : Tant à m’enquête préliminaire qu’à l’information, les inculpés ont tous reconnu les faits à eux reprochés. Le nommé Hassane Dicko, ancien élève coranique du chef de la katiba d’Amadou Kouffa et membre du groupe djihadiste Ançardine, explique que son rôle au sein du groupe consistait à s’occuper des nouvelles recrues en leur fournissant des vivres et l’hébergement. Sékou Traoré était chargé de repérer les résidences des agents de la Minusma et les sites qu’ils fréquentaient. Il menait à bien cette mission à bord du taxi du sieur Aly Sangaré et en compagnie d’Ayouba Sangaré. Ces trois personnes faisaient la ronde dans la ville de Bamako. Il s’agissait d’une mission qui leur avait été confiée par Hassane DickO.
Quant à Malick Albana, il explique qu’après sa formation de 15 jours au nord du Mali, il a regagné le groupe du sud où il était chargé d’assurer la police islamique et pour y parvenir, il recevait de Souleymane Kéïta, le chef du groupe Ançardine du sud, de sommes d’argent et une moto de marque Sanili.
Amadou Niangadou, à son tour, était chargé de recruter les nouveaux combattants pour le compte du groupe armé terroriste. Il apprenait ainsi à Aboubacar et Sékou Traoré le maniement des armes sur instruction de Souleymane Kéïta. Ayouba Sangaré a reconnu avoir participé à toutes les réunions et il explique avoir pour mission le transport des armes et munitions pour le compte du groupe. Pour y parvenir, il se faisait conduire par le taximan du groupe, Aly Sangaré.
Mahamoud Barry, pour sa part, reconnaît avoir reçu du chef Hassane Dicko la somme de 100.000 Fcfa et une promesse d’un million Fcfa pour la concrétisation de sa mission à lui confiée. Tant à l’enquête préliminaire et qu’à l’information, les inculpés ont reconnu les faits à eux reprochés. Il faut signaler que seul Souleymane Keïta a comparu. A la barre, au début de l’audience, il a demandé un moment pour s’entretenir avec ses avocats. Cette demande a été accordée parce qu’ils ne s’étaient jamais rencontrés auparavant.
L’accusé a reconnu les faits qui concernent Fakola et Miseli pour lesquels il a été condamné à la peine de mort.
Souleymane Kéïta dit n’avoir pas pris part aux attaques du poste de police de l’auto gare de Sogoniko, le poste de la gendarmerie de Baguinéda, le poste de la minisma de Magnambougou et la route de l’aéroport. Il dit ne pas connaître les autres avant, mais que c’est en prison qu’ils ont fait connaissance.
‘‘J’ai reçu 60 millions Fcfa de la part de Iyad Ag Agaly pour acheter les armes et munitions et entretenir les éléments du groupe avec le reste de l’argent. Les femmes, les enfants et les hôtels n’étaient pas mes cibles, mais plutôt les camps de militaires, les postes de sécurité”, a-t-il fait savoir.
Le ministère public lui a demandé pourquoi il est djihadiste. Il dit qu’il n’a pas de réponse à cette question.La Cour l’a reconnu coupable et ne lui a pas accordé de circonstances atténuantes. Dans la délibération, il a été condamné à la réclusion à perpétuité et au paiement de 2 millions de Fcfa d’amende.
Marie DEMBELE
Je crois qu’on lui a retiré les 60 millions remis par Iyad. Pour ne pas le nourrir éternellement, il faut le faire passer par les armes.
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