Poursuivi pour association de malfaiteurs, vol qualifié et complicité de détention illégale d’arme à feu, Abdoulaye Konaré a comparu aux audiences de la Cour d’assises du mardi 20 octobre 2020. Reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, il écopé de 5 ans de prison ferme. Les faits !
Il résulte des informations que dans la nuit du 24 au 25 mars 2017 aux environs de 3 heures du matin, 5 bandits armés s’introduisent dans la chambre d’Awa Sacko sise à l’Hippodrome II. C’est ainsi que le détenteur de l’arme l’a braquée en lui demandant de se déshabiller et de se coucher par terre. Awa pleurait et suppléait ce dernier de la laisser à cause de ses enfants. Au même moment, les 4 autres bandits fouillaient la chambre de la dame et ont ensuite emporté la somme 75 000 Fcfa. Par la suite, ils se sont introduits dans l’appartement d’Ousmane Diakité (un des locataires) pour emporter également sa mobylette Djakarta ainsi que ses téléphones portables. Ousmane Diakité informera les policiers après le départ des visiteurs nocturnes.
C’est suite à plusieurs autres dénonciations des victimes dudit quartier concernant des faits similaires qu’Abdoulaye Konaré fut interpellé par les agents du Commissariat de Police du 3e Arrondissement. De cette interpellation, Ousmane Diakité, Awa Sacko, Ibrahim Tambadou, Oumar Coulibaly, Ibrahim Traoré et Almamy Haïdara, tous victimes des mêmes faits, déclaraient avoir identifié Abdoulaye Konaré au moment des faits, avant de porter plainte contre lui.
Après l’enquête, la procédure fut communiquée au Parquet de céans qui a requis l’ouverture d’une information contre Abdoulaye Konaré et autres pour des faits de vol qualifié, association de malfaiteurs et détention illégale d’arme à feu.
Tant à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, Abdoulaye Konaré nie les faits. Mais cette technique de se défausser ne tient pas car il est formellement reconnu par ses victimes. Il ressort des pièces du dossier de la procédure, notamment des déclarations de la partie civile Awa Sacko que dans la nuit du 24 au 25 mars 2017 elle a reçu la visite des 5 bandits armés. Au moment des faits, elle a identifié Abdoulaye Konaré parmi les assaillants. En outre, il ressort des déclarations de la partie civile Ousmane Diakité qu’au moment de la soustraction de sa mobylette dans la nuit du 15 au 16 mars 2017, il a été surpris d’entendre la voie d’Abdoulaye Konaré.
Par ailleurs, il ressort des pièces du dossier de la procédure qu’Abdoulaye Konaré a été interpellé en possession d’une tablette, un téléviseur écran plat. Il est indéniable que plusieurs habitants de l’Hippodrome II ont été victimes des faits de vol qualifié portant sur différents objets. Certaines des victimes ont pu identifier Abdoulaye Konaré parmi les auteurs des faits. Il est à remarquer également que tous ces faits ont été commis en groupe.
Cela montre à suffisance une entente entre Abdoulaye Konaré et d’autres personnes non encore identifiées. Il est attendu que les agissements d’Abdoulaye Konaré caractérisent à suffisance des faits d’association de malfaiteurs, de vol qualifié et complicité, détention illégale d’arme à feu, des faits prévus et punis par les dispositions des articles 175, 252, 253 et 254 du Code pénal et l’article 43 de la Loi n° 04-050 du 12 novembre 2004 portant sur les armes et munitions en République du Mali et peuvent donner lieu à l’application des peines criminelles.
Le bulletin n° 2 du Casier judiciaire, l’expertise mentale ainsi que les renseignements sur la personnalité de l’inculpé, bien que demandés par le Juge, ne sont pas versés au dossier.
De tout ce qui précède, il résulte de l’information charges suffisantes contre Abdoulaye Konaré des faits de vol qualifié et de détention illégale d’arme à feu. Par ces motifs, sa mise en accusation a été prononcée. Et il a été ordonné son renvoi devant la Cour d’assises pour y être jugé conformément à la loi.
Devant les juges, Abdoulaye Konaré a continué à nier les faits à lui reprochés. Mais les charges étaient suffisantes contre lui. Il a été reconnu coupable des faits avec des circonstances atténuantes. Dans son réquisitoire, le Ministère public proposera de maintenir l’accusé dans les liens de l’accusation avec des circonstances atténuantes, car, a-t-il argumenté, l’accusé lui-même a reconnu les faits qui lui étaient reprochés. Il a requis 10 ans de prison ferme.
L’avocat de l’accusé a plaidé que son client n’est pas un vagabond. Etant tailleur de profession et né de parents divorcés, il a été élevé par ses grands-parents dans la précarité, d’où sa déviation. L’avocat a sollicité de la Cour une seconde chance pour son client pour qu’il puisse reconstruire sa vie après 4 ans de prison. “N’ayant pas de soutien, mon client a appris de la prison.
Il est délinquant primaire. Messieurs de la Cour, tenez compte de ces informations pour accorder votre clémence à l’inculpé en lui accordant le sursis”, a-t-il plaidé. Comme dernier mot, l’accusé a regretté son acte. Il a promis à la Cour que, sorti de prison, il fera du sérieux.
Dans sa délibération, la Cour a reconnu l’accusé coupable. Dans sa sagacité, la Cour a condamné Abdoulaye Konaré à la peine de 5 ans de réclusion criminelle. Cinq ans, a dit le président de la Cour, parce que l’accusé a collaboré avec la justice et ensuite pour lui permettre de refaire sa vie parce qu’il est jeune.
Siaka DOUMBIA