Diaguinè Diarra, né en 1998 à Niamakoro, est réparateur de motos domicilié à Dialakorobougou. Son dossier était devant la Cour d’assises de Bamako, le mardi 23 mars 2021. Il devait répondre de l’accusation de coups mortels. Pour n’avoir pas été présent lors de l’audience, il a été condamné par contumace à 20 ans de réclusion.
Il ressort de l’information les faits suivants : Courant août 2019, Dramane Berthé dit Sékouba se trouve dans son grin, devant sa porte, avec ses quatre copains : Baba, Karim, Hama et Dianguinè. C’est ainsi qu’entre de 23h à 00h, Dramane Berthé fait sortir une arme artisanale qu’il porte sur lui. Aussitôt, Dianguinè la saisit pour la contempler et juste après un instant, en voulant la lui remettre, il appuie malheureusement sur la gâchette. Le coup part, la balle perfore la tête de Dramane Berthé qui décède sur le coup. Diaguinè Diarra est immédiatement conduit devant le parquet de céans qui estime utile d’ouvrir une information judiciaire au cours de laquelle il est inculpé de coups mortels.Tant à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, l’accusé Diaguinè Diarra nie les faits à lui reprochés. Il affirme que le défunt était son meilleur ami depuis 2006 et qu’il n’y a aucun antécédent entre eux qui puisse justifier qu’il le tue. Il déclare que c’est par malchance que l’arme du crime s’est retrouvée avec lui et qu’involontairement il a appuyé sur la gâchette.
Mais la Cour étant incrédule, n’a pas cru en cette affabulation “grossière” qu’elle a rejetée car “c’est une malice pour se soustraire à l’action de la justice”. A l’étude du dossier, la déclaration de la partie civile (le père du défunt) et celle de l’accusé sont incohérentes. En effet, pendant que le père du défunt affirme que l’arme ayant servi à abattre son fils appartient à l’inculpé, celui-ci réfute cette affirmation en disant que l’arme du crime appartenait au défunt, Dramane Berthé, et que c’est par inadvertance que le tir est parti.
Mais ne pouvant aller loin dans les débats à cause de l’absence de l’accusé, la Cour considère que l’information contient des charges suffisantes contre Diaguinè Diarra et qu’il y a donc lieu de le maintenir dans les liens de l’accusation. C’est ainsi que, jugé par contumace, il a été condamné à 20 ans de réclusion.
Marie DEMBELE