Briguet Duwa, une Nigériane, a comparu le mardi 9 mars 2021 pour trafic international de drogues à haut risque. Malgré qu’elle refuse de reconnaître les faits qui lui sont reprochés, elle prend une peine de 10 ans de réclusion assortie du paiement de 50 millions de Fcfa comme dommages et intérêts.
Précisons tout d’abord que les faits qui sont reprochés à l’accusée, relevant du trafic international de drogues à haut risque, sont prévus et punis par les dispositions de l’article 95 de la loi n°01-078 du 18 juillet 2001 portant sur le contrôle des drogues et des précurseurs au Mali.
Il ressort de l’information les faits suivants : Suite à un contrôle de routine à l’aéroport de Bamako-Sénou, la dame Briguet Duwa se trouvait sur le vol Ethiopian Air Lines, en provenance de Blantyre (Malawi) après un passage à Addis Abeba (Ethiopie). Elle a été trouvée en possession de dix kilogrammes et demi d’héroïne dissimilés dans ses effets vestimentaires et dans des sacs de voyage. Interpellée, elle a reconnu sans ambages les faits de transport international de drogues à haut risque, tant à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, même si elle dit totalement ignorer la présence desdites drogues dans ses sacs de voyage. Elle explique que ces colis lui ont été remis par son oncle, Chriford, sans autre renseignement, pour un de ses amis à Bamako dont elle ignore également l’identité. Mais ce dernier devait envoyer quelqu’un l’accueillir par un chauffeur de taxi à l’aéroport.Il est évident que l’inculpée a choisi comme moyen de défense de nier la connaissance du contenu de ses sacs de voyages. Malheureusement, ce système de défense, à la limite absurde, en réalité une tentative désespérée de couvrir ses coauteurs, ne résiste pas à une analyse sérieuse prouvant sa non-culpabilité dans la commission des faits à elle reprochés.
L’effondrement de la thèse de l’accusée est obtenu par la simple considération qu’il est difficile de comprendre et d’admettre qu’elle ne puisse pas connaitre le nom de son propre oncle, voire son contact ainsi que le contenu des objets qu’elle transportait dans ses sacs. Comment peut-elle ignorer l’identité du destinataire des colis et celle du chauffeur chargé de l’accueillir à l’aéroport ? Tout ceci démontre à suffisance que la version de l’inculpée ne tient pas debout et qu’il y a lieu de la retenir dans les liens de la prévention.
L’expertise mentale atteste qu’elle ne présente aucune anomalie physique ou mentale de nature à influer sur sa responsabilité et le bulletin n°2 du casier judiciaire ne figure pas dans le dossier et les renseignements recueillis sur son compte lui sont favorables.
Considérant tout ce qui précède, la Cour déclare qu’il en résulte des charges suffisantes contre Briguet Duwa et c’est ainsi qu’elle l’a déclarée coupable des faits qui lui sont reprochés et l’a condamnée à 10 ans de réclusion et au paiement de 50 millions de Fcfa à l’Etat malien comme dommages et intérêts.
Marie DEMBELE