Les voies de Dieu sont insondables. Et notre tradition d’ajouter : le pauvre d’aujourd’hui est le riche de demain et vice versa. A.T, alias Adjoss croit toujours rêver. A Seribala (60 Km de Ségou) où il vit depuis des ans, Adjoss est sans emploi. Tout au moins, il peut se contenter de certaines bonnes campagnes sucrières de SUKALA pour décrocher un emploi temporaire d’ouvrier saisonnier.
Edenté du côté des incisives, toujours en haillons et habitant dans un « entrer coucher », A.T qui quémande régulièrement aux voisins et aux connaissances le prix de sucre pour sa bouillie est souvent qualifié dans la localité de Seribala de clochard. La Providence vient de transformer cet homme en millionnaire ! Par la grâce d’un de ses oncles qu’il a perdu de vie et qui séjournait au Vatican. Nous n’avons pas connaissance de son vrai prénom de baptême au Mali mais ce dernier s’appellerait aujourd’hui Jean Louis Touré. Médecin, il s’était exilé en Europe, précisément en Italie où il servait depuis des ans dans ce petit Etat (0,44 Km2) de 557 habitants.
Changeant donc de religion, l’oncle de Adjoss s’était rebaptisé Jean Louis Touré et, comme le veut les règles de cette cité religieuse, il ne s’était pas marié, encore moins obtenu d’enfant. Le vieux Jean Louis Touré a été donc rappelé à Dieu en début d’année. Son testament qui a été lu après les funérailles est on ne peut plus surprenant, puisque le legs est au nom d’A.T, demeurant à Seribala. Or, ses biens sont évalués à des milliers d’euros. Mais le hic au début, c’est que l’adresse de l’héritier était floue.
Les enquêteurs du Vatican ont passé des semaines au Cameroun pour chercher A.T, du fait que Seribala se trouverait être le nom d’une localité de ce pays. En tous les cas, comme à Rome on le dit, « à César ce qui appartient à César ». A.T est en route pour être mis dans ses droits. En catimini, il a quitté la cité sucrière de Seribala, direction Rome en Italie où il s’apprêterait à remplir toutes les formalités d’héritage afin de revenir au Mali, riche comme Crésus du temps de l’antiquité, avec une somme aussi faramineuse. Sans plaisanterie, notre petit cousin Touré s’était auparavant endetté à Bamako pour se mettre des prothèses de dent afin de bien paraitre avec le pactole !
Moutta