Comme offrande à ses fétiches, Dramane Traoré, un prétendu maître des sciences occultes ou « Soma » se servait d’une seringue pour aspirer son propre sang avec lequel il arrosait les objets de culte censés le protéger en retour. Ces fétiches l’ont visiblement trahi puisqu’il tomba dans les serres de l’Epervier du Mandé suite à une affaire de vol de téléphone portable.rn
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Le sieur Dramane Traoré alias Champion, alias « Chitanè » ou Satan (ne peut pas confondre avec Daouda Yattara) n’est pas n’importe qui. Il est ceinture rouge, 3ème dam en Taekwondo, mais fut radié de la Fédération Malienne de la discipline en question pour comportement indécent incompatible avec la morale du Taekwondo. C’est un solide gaillard d’une trentaine d’années, une véritable arme de destruction massive.
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Il était déjà connu de la brigade de recherche du Commissariat de police du 3ème arrondissement dans une affaire de vol de moto. Avec un coup de pied ou de poing bien placé, il parvenait à paralyser momentanément sa victime qu’il dépouillait ensuite de ses biens. Mais avant toute opération, il consultait au préalable ses oracles, deux fétiches répondant aux noms de « Kounguéré Tiè Saba ton » et de « Ouéleba ». A l’aide de deux moitiés de colas, il faisait des incantations non sans auparavant arroser les fétiches de son propre sang. C’est après une séance de ce genre qu’il sortit dans la matinée du 11 mai dernier dans l’intention de commettre un forfait.
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Ses fétiches l’accompagneraient visiblement ce jour. Il rencontra sa victime au niveau du Ministère de la justice laquelle portait à son cou un téléphone portable de dernière génération coûtant la bagatelle de 130 000 F CFA. Il s’approcha de lui et lui assena un coup mortel. La victime se plia sous la douleur. Et l’agresseur en profita pour enlever son téléphone et disparut… Au retour dans son antre, notre Soma récompensa généreusement ses dieux protecteurs, «Kounguéré tié Saba ton », et « Ouéléba ». La journée a été bonne et la vie continua.
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Mais ce que les fétiches et leur maître ignoraient certainement, c’est que la victime déposa plainte au niveau du tribunal et que l’affaire fut confiée à l’Inspecteur principal Papa Mambi Keïta, surnommé l’Epervier du Mandé. Le tribunal adressa une réquisition à personne qualifiée aux deux Opérateurs de téléphonie de la place et le résultat tomba. Tous les appels reçus et émis par le téléphone en question furent formellement identifiés. De fil en aiguille, le limier Papa Mambi Keïta parvint jusqu’à retrouver la fiancée de notre « Soma ».
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Mais cette dernière, pour une affaire de drogue, se trouvait en détention à Bollé, la maison d’arrêt pour femmes. On reprit tout au début. L’Epervier est du genre coriace. Toujours avec la méthode digne de Sherlock Holmes, il parvint enfin à identifier et le domicile et la personne de Dramane Traoré. Il fit payer un poulet (un vrai poulet pas un flic) qu’il remit à un agent déguisé lequel se rendit chez le soma pour consultation.
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Le présumé maître des sciences occultes, connaisseur de l’invisible et de l’inconnaissable ne se douta de rien. Une fois seul avec lui, l’agent appela discrètement du renfort. Et le tour fut joué. Il fut arrêté devant ses « Kounguéré Tié-Saba ton et « Ouéléba » demeurés impuissants. Interrogé, il avoua le vol de plusieurs autres téléphones et ses pratiques pour le moins insolite. Tout son corps porte la marque de seringue avec laquelle il puisait son sang. De quoi donner la chair de poule. Utilise -t-il seulement son seul sang pour ses fétiches ? Les enquêteurs tentent d’en savoir plus.
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B.S Diarra
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