Cette histoire rocambolesque que nous vous racontons ici n’est ni un conte, ni une fiction. Elle s’est passée à Kabala, quartier périphérique de Bamako. Il met en scène un homme et sa sœur entendez par là une demi-sœur (de même père). Depuis quelques mois, cette histoire défraie la chronique à Kabala. Et personne ne lève le petit doigt pour dire quoi que ce soit.
En effet, A.S est légalement mariée à S.D. Les deux vivent en cohésion dans un foyer où règne l’entente. Personne ne s’attendait à un vent qui viendrait perturber ce climat. Un jour, B.S la demi sœur de A.S vint les rendre visite. En bon Africain, elle fut accueillie dans la famille. Quoi de plus normale d’accepter une parente directe du chef de famille? Mais plus les temps passaient plus le climat se détériore entre l’homme et son épouse. On ne sait pas pourquoi ! La sœur serait à l’origine de cette mésentente entre les deux conjoints. Ainsi, un climat de méfiance s’installa entre la femme et sa belle sœur.
Un beau jour, la sœur demanda à son frère de mettre à la porte son épouse. Chose que ce dernier accepta sans hésitation. «Quand la chienne veut manger son petit, il l’accuse de rage», a-t-on coutume de dire. L’homme prétexta que son épouse lui était infidèle. Chose que celle-ci nie en bloc. À la surprise générale, on célébra le mariage religieux de A.S avec B.S sa demi-sœur. Tout le voisinage fut ébahi par la nouvelle mais personne ne voulut lever le petit doigt. C’est un sujet qui suscite tant de commentaires à Kabala. L’homme poussa sa barbarie très loin en demandant à son épouse de rejoindre les siens. Celle-ci protesta vigoureusement et menaça de le convoquer à la police. Cette menace le dissuada et il renonça à son projet de l’expulser. À la surprise de tout le monde, les deux devinrent des coépouses. Les deux femmes partagent le même homme au vu et au su de tout le monde.
Comment en est-on arrivé là ? Quels sont les motifs de cette union d’un homme avec sa demi-sœur? Ce sont là des questions que l’on se pose. Chacun interprète à sa manière. Pour les uns, cela annonce la fin du monde. Pour les autres, c’est le signe d’une société en déconfiture. La morale est absente, place à l’animosité.
Hassane Kanambaye