Incendies à répétition dans nos marchés : N’est-il pas temps de retirer la gestion des marchés aux mairies ?

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La question mérite d’être posée aujourd’hui si l’on sait que le processus de décentralisation engagé dans notre pays a donné les pleins pouvoirs aux collectivités pour gérer nos marchés.

 

L’incendie s’est déclaré vers 23h50, dans la nuit de jeudi à vendredi. Vendredi après-midi, l’incendie était maîtrisé mais pas tout à fait éteint
L’incendie s’est déclaré vers 23h50, dans la nuit de jeudi à vendredi.
RFI/David Baché

C’est pour cette raison que les huit (8) principaux marchés de la capitale (Bamako) sont sous la tutelle de la mairie du district de Bamako. Il s’agit entre autres du marché de Médine, du grand marché de Bamako, du marché Dibida, etc.…

 

 

Le constat est qu’aujourd’hui cette expérience qui consiste à laisser l’entière responsabilité de la gestion des marchés aux mairies pose problème. En effet cette délégation de gestion avait pour but de permettre aux communes de disposer des ressources nécessaires à travers des taxes locales perçues sur les marchés.

 

 

Ainsi, de façon anarchique les commerçants ont été installés sur tous les marchés de Bamako sans tenir compte des règles les plus élémentaires de sécurité. Toutes les voies d’accès à ces marchés, sans exception aucune, sont obstruées par des kiosques installés sur la route avec l’accord de responsables communaux. Des installations qui sont faites contre des monnaies sonnantes qui s’avèrent dangereusement trébuchantes. Et le matin, c’est la ronde dans les marchés et le tour de tous les kiosques pour des taxes locales. Des millions de FCFA sont ainsi recouvrés tous les jours sur ces marchés par les collectivités. De sources fiables, la Mairie du District de Bamako empoche 60 millions de FCFA par jour dans les marchés pour servir finalement à quoi ? Il est grand temps pour l’Etat de réfléchir sérieusement sur la problématique de la gestion des marchés. Si à travers la décentralisation on a cru bon de laisser les communes gérer les équipements marchands, le constat est qu’aujourd’hui il n’existe plus de bouches d’incendie autour des marchés alors que les installations électriques sont faites de façon anarchique, les kiosques et autres magasins construits aussi sans aucune observation des normes techniques requises ; des feux ouverts par des vendeurs de brochettes et dibi côtoyant les kiosques en contreplaqué. Tel est le constat amer des conséquences de la gestion de nos marchés par les mairies aujourd’hui.

 

 

Il est donc grand temps de revoir la gestion de nos marchés même si cela doit passer par la création de structures adéquates différentes de ces mairies pour gérer en rapport avec les mêmes communes les marchés.

 

Birama FALL   

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