Ce désastre causé par un court-cuit électrique a envahi une bonne partie de la Maison des artisans. Et la Protection civile a mis du temps avant de venir à bout du feu. Pire, malgré l’ampleur du feu, il n’y avait qu’aucun véhicule des pompiers pour assurer la navette entre Dravéla et Bagadadji, en vue d’apporter de l’eau pour éteindre l’incendie. L’absence de bouche d’incendie combinée à la longue distance entre ces deux quartiers, a été un facteur non négligeable à la difficile maîtrise des flammes.
Néanmoins, sur les lieux, il y avait une présence remarquée de la police nationale, de la gendarmerie, des propriétaires des magasins et de la population. Mais, tous étaient impuissants face à ce spectacle de feux et n’avaient que leurs yeux pour regarder les pompiers faire leur boulot, pendant que de l’autre côté de la mosquée, c’était le contraire. Les uns et les autres étaient très actifs, d’autant plus qu’il y a des robinets dans la cour de la grande mosquée de Bamako. Jeunes et vieux, hommes et femmes tiraient des barriques d’eau, renversaient des seaux d’eau sur les flammes. Sans grand succès d’autant que la plupart des bijouteries et magasins de la place étaient dotés de gaz butane, ce qui a aggravé la tâche aux pompiers.
C’est donc au bout de plusieurs heures que le feu fut éteint. Cependant, les dégâts sont incalculables dans les boutiques brûlées, surtout que beaucoup de propriétaires de ces boutiques gardaient de l’argent liquide en ces lieux. Autre spectacle désolant, des voleurs en ont profité pour défoncer les caisses d’argent. Dans une seule bijouterie, 30 millions de Fcfa en espèce ont été volés. Le bijoutier en a piqué une crise cardiaque et est actuellement hospitalisé à Gabriel Touré.
Safiatou THIAM