Le marché contigu au dépôt d’ordures de Doumazana a pris feu dans la nuit du vendredi au samedi durant aux environs de 3 heures du matin. Un incendie qui survient après les échauffourées consécutives à la décharge publique et à l’origine d’un bras de fer entre la maire de la Commune et les habitants du quartier.
Les causes de l’incendie ne sont pas encore connues. Une chose est cependant sure : elles ne sont pas d’origine électriques puisqu’il n’existe aucune installation d’EDM dans les environs immédiats.
Les populations riveraines ont été tirées de leur sommeil aux environs de 3 H du matin. Au regard des flammes qui se propageaient des hangars aux kiosques, elles ont vite compris les risques pour les habitations.
Toutes les familles environnantes se mirent donc à la tache, avec des moins de bord en vue de contenir les flammes. Les chances qu’elles y parviennent étaient très minces. L’on fit appel aux pompiers. Sans succès, dans un premier temps.
Un groupe de gendarmes en patrouille dans le secteur survient en ce moment et se tint aux côtés des populations.
Les sapeurs pompiers arrivèrent bien plus tard et durent faire un aller-retour pour arriver à bout des flammes. Toute chose, soit dit en passant qui pose avec acuité la question des bouches d’incendie dans la capitale (lire encadré).
Ce n’est qu’aux environs de 5H du matin, que l’incendie fut enfin maîtrisé. On ne déplore heureusement pas de blessés. Une dizaine de kiosques et de boutiques sont cependant partis en fumée. On estime les pertes à plus 10 millions F CFA.
Les populations spéculent en ce moment sur les causes de l’incendie. Quelques jours auparavant, un violent bras de fer avait opposé les autorités communales et les habitants du quartier ; échauffourées aux cours desquels, le véhicule de Madame la Maire fut incendié par les manifestants. Une vengeance ? C’est ce que soutiennent certains dans le quartier. Il n’existe cependant la moindre preuve de ces assertions.
Au contraire, suite à l’incident, les autorités du District ont pris des mesures visant à faire reculer davantage les immondices des habitations. Vendredi dernier en effet, le nouveau gouverneur du District a fait convoyer des bulldozers dans cette optique. Ce, après avoir pris des mesures conservatoires de sécurité et informé les élus locaux.
Affaire à suivre
Bourama Traore
Insuffisantes et/ou inadaptées
Egalement appelés hydrants, les bouches d’incendies sont des dispositifs de lutte contre l’incendie dans les cités urbaines. Ce sont des installations permettant aux sapeurs pompiers de se connecter à une source d’alimentation en eau et sans avoir à faire des allers-et-retour du lieu de sinistre à leur base.
Ces installations ne sont pas suffisantes dans la capitale malienne pour cause de développement anarchique de la cité.
Plus grave, certains de ces hydrants ne sont pas compatibles avec le matériel disponible au niveau des sapeurs pompiers malien. Il se trouve en effet que la bouche d’incendie soit de fabrication chinoise ou russe alors que le matériel (les tuyaux et les embouts) en l’occurrence soit de marque française. Impossible donc, en certains endroits, de coupler les deux appareillages.
Et rarement, pour ne pas dire jamais, l’on procède à des travaux d’inspection et de maintenance sur ces outils dont l’utilité n’est pas à prouver.
Ces raisons (l’insuffisance et l’incompatibilité) contraignent très souvent les soldats du feu à effectuer plusieurs voyages à leur base. Naturellement, les flammes n’attendent pas leur retour.
B.S. Diarra