La Rue Marchande des Halles de Bamako a pris feu, le 28 décembre 2009. De nombreux témoignages recueillis sur place affirment que c’est un court circuit électrique qui a produit l’incendie. Les conséquences sont lourdes pour les commerçants. Environ une centaine d’étalages a été détruite et les dégâts, selon toute vraisemblance, s’estimeraient à plus de 300 millions de F Cfa.
La quinzième édition de la Rue Marchande qui se tient depuis quarante jours au marché des Halles de Bamako n’a pas été concluante pour les commerçants. Et pour cause, ce 28 décembre, à trois jours de la fin de cette édition de la Rue Marchande, les stands aménagés pour la circonstance à l’intérieur du dit marché viennent d’être emportés par un incendie. La seule bonne nouvelle est que le feu n’a pas occasionné de perte en vie humaine. Mais les dégâts matériels sont inestimables pour les commerçants. «On ne peut même pas estimer les dégâts», a souligné président des exposants de la Rue Marchande, Cheick Diallo. A son avis, plus de 80 stands ont été brûlés et plusieurs autres saccagés de peur d’être envahis par le feu et d’actes de vandalisme. «Aucune estimation crédible ne peut être faite avant la fin du recensement.» Des voix annoncent que plus d’une centaine d’étalages ont été détruit. L’incidence financière reste la grande inconnue de ce drame mais des commerçants rencontrés sur les lieux estiment qu’il n’y a pas moins de 300 millions F Cfa de matériel et d’argent liquide qui sont partis en fumée.
A notre passage, l’incendie était déjà maîtrisé par le secours de l’Aéroport de Bamako-Sénou. Selon des témoignages, le feu a commencé aux environs de 8 heures pour être maîtrisé jusqu’à 11 heures. La police et la gendarmerie procédaient au recensement des personnes victimes de cet incendie.
En guise d’appui moral, les autorités administratives et sécuritaires parmi lesquels le ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile, Sadio Gassama, le maire du district, Adama Sangaré, le président de la chambre de commerce et d’industrie du Mali, Jeamille Bittar, etc., se sont rendus sur les lieux. Un des premiers occupants des magasins des Halles, Mme Dravé Aïché Malinké, propriétaire de 246 magasins du dit marché s’est également rendue sur les lieux où elle a sollicité une franche indemnisation des victimes.
Le président des exposants a appelé les victimes à la retenue, à la confiance réciproque pour permettre de gérer ce problème très préoccupant. Cheick Diallo a expliqué que c’est réellement à la suite d’un court circuit électrique que le feu a envahi les installations. Cette thèse a été soutenue par de nombreux commerçants de la place et un policier. D’autres indiscrétions ajoutent que le feu a été par la suite activé quand il a atteint une boutique de pétards.
Selon Cheick Diallo, ce n’est pas la première fois que le marché soit affecté par un court circuit. Un premier court circuit a eu lieu le jour de la fête de Tabaski, le 28 novembre, où le feu a pu être maîtrisé après avoir emporté une boutique. Compte tenu d’une fréquence régulière de court circuit, a toujours indiqué le président des exposants, des initiatives ont été entreprises auprès de la direction de la protection civile pour la réquisition de 8 agents (en raison de 4 le jour et 4 la nuit) et un véhicule d’intervention pour parer aux éventuels incendies pendant la période. Ces efforts, selon Diallo n’ont pas eu d’écho favorable au niveau des la protection civile. «Nous leur avons envoyé une lettre et nous nous sommes engagés à assurer un perdiem de 2.000 F Cfa par personne et par jour pour les agents que la protection civile va mettre à la disposition. Ils ont refusé de venir en disant qu’ils ne peuvent se déplacer avec quatre éléments mais six. Ce coût était cher pour nous et ils ont laissé tomber cette procédure.» a expliqué Cheick Diallo.
Seydou Coulibaly
Khadydiatou Sanogo