Hotel Tiéba de Kayes : Un plaisir de courte durée pour un client

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    L’hôtel Tiéba fait partie des lieux de loisir les plus célèbres à Kayes. Rayonnant dans la périphérie de la ville, sa situation géographique fait de lui, un endroit très convoité par des candidats au « voyage spatial » et des « fraudeurs ». Car, ici, ils sont sûrs de ne pas se faire surprendre. Mais, sur les terres paradisiaques de cet hôtel situé sur l’ancienne piste aéroportuaire de la ville des rails, les voleurs chutent et gâtent la fête.

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    L’une des victimes est le sieur AOD. Dans la nuit du 1er septembre dernier, celui-ci se fait accompagner par sa dulcinée pour se rafraîchir l’esprit et les nerfs. A peine le client s’est-il garé devant l’hôtel que le gardien des lieux l’accueille avec respect en faisant loger sa moto Jakarta dans la cour. Pour plus de sécurité, il la cadenasse avant de remettre la clef à son propriétaire. AOD et sa compagne se retirent dans leur alcôve de fortune, histoire pour eux de savourer des délices de la vie. Après quelques heures de bonheur, AOD songe à rentrer à la maison. Accompagné de sa copine, il se dirige vers l’endroit où il avait fait parquer sa moto.

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    Malheureusement, ici, il n’y avait que de l’air qui soufflait. Un voleur y était passé. AOD n’en croit pas ses yeux. Il interpelle le gardien. Où était-il au moment de la disparition de sa moto ? Dans un premier temps, il doute du gardien si ce dernier ne pactisait pas avec la pègre kayesienne. La victime voit dissiper comme un feu de paille les moments de plaisir qu’il venait de passer avec sa petite amie. Le couple regagne le centre ville, l’on ne sait comment pour informer le commissariat de police du 1er arrondissement de Kayes du malheur qui lui est arrivé.

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    La chance n’avait pas totalement abandonné AOD

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    Au commissariat de police du 1er arrondissement, AOD fait une déclaration de vol au poste de police avant de se faire orienter sur la brigade de recherche, muni d’un ticket, faisant office de mention de déclaration de vol. L’inspecteur de police Lassine Samaké, chef de la brigade de recherche, informe son chef hiérarchique le commissaire divisionnaire de police Idrissa Touré, chargé dudit commissariat. Sous les ordres de ce dernier, l’inspecteur de police Samaké et ses éléments ouvrent une enquête. En fins enquêteurs, ils investissent tous les coins suspectés criminogènes de la ville en y plaçant des pièges. Dans la nuit du 18 septembre dernier, au moment où AOD, ses proches et les poursuivants de policiers fouillaient partout, voilà qu’un mécanicien du nom de SB, atterrit dans la boutique de Alou Koné, sur la moto de AOD pour la vendre sur le marché noir.

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    Sans compter que ce dernier avait été saisi par la victime du vol de son engin à deux roues. Il tombe sur un certain Halidou Konta qui l’achète à 225000FCFA. Mais avant que le nouvel acquéreur de la moto ne prenne congé des lieux, le boutiquier prend soin de vérifier le numéro du cadre. Curieusement, il constate que le numéro de la moto du mécano et celui de la Jakarta de AOD sont identiques. Alou Koné informe immédiatement AOD. Toute activité cessante, celui-ci fonce sur les lieux où il trouve sur place le revendeur, l’acheteur et la marchandise. AOD conduit les deux hommes au commissariat de police du 1er arrondissement pour les mettre à la disposition de la brigade de recherche.

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    Sommairement interrogés, les deux hommes reconnaissent les faits. SB, le mécanicien revendeur dénonce Youssouf Doumbia qui lui a remis la moto pour vente. L’inspecteur de police Lassine Samaké et ses intraitables lancent ainsi l’assaut contre le jeune Youssouf Doumbia, notoirement connu du monde de la pègre des rails. De recherche en recherche, ils mettent le grappin sur le délinquant, âgé de 22ans, de nationalité guinéenne et tailleur de profession. A son interrogatoire, il n’a pas nié les faits. Il explique point par point la méthode qu’il a utilisée pour parvenir à ses fins. Mais, il avait pensé à tout sauf que son geste pouvait le conduire dans une cellule de la prison de Kayes. Il passera des mois entre les griffes du procureur de la République près le tribunal de Kayes à qui il a été confié, sans voir la terre de « Camara Laye » d’où il est un natif.

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    O. BOUARE

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    2 nov 2007

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