Histoire : … d’une brebis…

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    El Hadji est un vieil enseignant à la retraite depuis 5 ans à Djikoroni.

    Marié à 3 femmes et père de 12 enfants, malgré son âge (69 ans), il est connu dans le quartier comme un « provocateur » de jeunes filles.

    Certains pensent que l’attitude du vieil homme se justifiait par son amour pour les enfants, d’autres, que le vieux était plutôt un coureur de jupons.

    L’équivoque a été levée le 5 août dernier.

    En effet, depuis quelques mois, le vieux avait acheté une belle brebis qu’il soignait comme une innocente jeune fille.

    Rien de bizarre en cela, car, les animaux, eux aussi, ont bien besoin d’affection.

    Mais, « quelque chose » troublait les 3 femmes de l’enseignant : depuis l’arrivée de la brebis, El Hadji dort seul dans sa chambre en compagnie de sa brebis et ne s’intéresse plus à ses épouses. Lui qui pourtant, est connu par celles-ci, comme un « intraitable ».

    Bientôt 10 jours, le vieux se comportait de la même manière.

    Alors, les trois épouses tinrent une petite réunion pour « analyser » la situation.

    Conclusion : les deux premières femmes décidèrent de laisser le Vieux tranquille, car, après tout, il n’y a pas de raison d’être jalouse d’une brebis qui au fait, se retrouverait, un jour ou l’autre dans une marmite.

    D’ailleurs, il suffirait (ont conclu les épouses) d’attendre quelques jours encore et de l’assommer. Ainsi, à coup sûr, son histoire serait terminée.

    Cependant, après la petite réunion, la « petite » femme de El Hadji décida, quant à elle, d’avoir le cœur net.

    C’est pourquoi, le 5 Août dernier. Vers deux heures du matin, elle sortit de sa chambre et s’approcha de celle de son mari, au milieu de la cour.

    D’un geste instinctif, elle tira légèrement la porte (non bouclée) de la chambre et, à la faveur d’une pâle lumière qu’offrait une bougie, madame est restée stupéfaite devant le spectacle : El Hadji était entrain de « faire certaines choses » avec l’animal qui semblait y être habitué.

    Pendant près de 5 minutes, la pauvre dame assistait à la « mouton philie » de son mari.

    N’en pouvant plus, elle cria de toutes ses forces.

    Pendant que le vieil homme affolé, se débrouillait à se rhabiller, toute la famille était réveillée. Les voisins aussi.

    Le linge sale n’a pu être lavé en famille. Car, le même jour, la nouvelle a sillonné les familles voisines.

    Humilié, le vieux a assisté le lendemain, à l’abattage « sans sommation » de sa brebis.

    Et quel gâchis ! Ni sa famille, ni les voisins n’ont mangé la viande qui a été tout de même offerte à des mendiants, loin, devant une mosquée.

     

    Boubacar Sankaré

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