Histoire… D’un voleur d’œufs…

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    Administrateur à la retraite depuis 5 ans, B.S. avait consacré tous ses efforts et ses moyens, pendant qu’il était actif, à la réalisation de son vœu le plus cher : la construction d’une habitation à Korofina. Et B.S., pour subvenir aux besoins de sa famille, a investi le reste de ses économies dans l’élevage de volaille.

    Marié à deux femmes et père de huit enfants, le vieil administrateur arrivait à joindre les deux bouts grâce à la vente d’œufs de poule. Tant bien que mal, tout marchait pour lui jusqu’en décembre 2012 où un mystérieux voleur commença à enlever régulièrement les œufs destinés à la vente. Malgré la présence des deux gros chiens de garde qu’élevait la famille. Notre administrateur en retraite décida alors, de tenir ses poulaillers à l’œil, en veillant devant sa basse-cour. Mais jusqu’au 1er février dernier, sa surveillance n’a pas payé. Le voleur, lui, continuait mystérieusement son œuvre au détriment de la famille de B.S. dont la situation économique se compliquait de jour en jour.

    Excédé, B.S., contre vents et marées, a décidé le 6 février dernier de mettre la main sur le délinquant. A cet effet, il renonça à la surveillance sur fauteuil et grimpa sur un des manguiers placés non loin de ses poulaillers, sitôt la famille endormie.

    A minuit encore, aucun signe du voleur et B.S. allait se décider à descendre de son inconfortable observatoire, quand, par le mur, un homme s’introduisit dans le cour, direction les poulaillers. Armé de son fusil de chasse, l’administrateur observait. Son voleur, muni d’un sac, “s’approvisionnait” tranquillement en œufs. Un bond et, B.S. se trouva nez à nez avec le voleur resté cloué sur place. Très vite, toute la famille se retrouva dehors et les ampoules étaient allumées. Le spectacle était cocasse : le voleur n’était autre qu’un intime ami de B.S., qui fréquente régulièrement la famille.

    Pas question de protéger un voleur, fut-il un ami. Devant les voisins, réveillés par le vacarme, le voleur a signé un engagement de remboursement de tous les œufs volés, estimés à 125.000 Fcfa. On peut parier que celui-là en viendra difficilement à voler des bœufs, dans l’avenir.

     

    Boubacar Sankaré

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