A.C. est vendeuse de poulets rôtis depuis quelques années devant une boîte de nuit à Bamako. Veuve, la dame qui vit à Djikoroni avec ses trois enfants et son beau-père arrive grâce à ce commerce à subvenir aux besoins de la famille.
Cependant, depuis quelques temps, A.C. qui rentre à la maison vers 4 heures du matin, constate régulièrement (à son réveil), la disparition de 3, voire 4 poulets invendus.
Chaque fois, la pauvre jure de ne pas fermer l’œil afin de coincer son voleur, mais, épuisée par toute une nuit de veille devant la boîte de nuit, elle craquait et s’endormait. Pourquoi diable A.C. ne conserve-t-elle pas ses poulets dans sa chambre ?
Réponse : elle vit dans une entrée-couchée avec ses 3 enfants et ne dispose pas de frigot.
Sous la véranda donc, les poulets, rôtis à la faveur de la fraîcheur de la nuit, échappent à la décomposition. Mais, depuis plusieurs semaines, à son réveil, la pauvre dame constate qu’un mystérieux voleur lui enlevait une partie de sa marchandise.
C’est pourquoi, la vendeuse de poulets a décidé, le 15 avril de coïcer son chenapan.
C’est ainsi que, ce jour-là, elle prit le soin de confier sa marchandise à une autre commerçante de poulets et s’installa, quant à elle, derrière, sur un pagne et dormit profondément, jusqu’à 3 heures du matin.
A son réveil, elle récupéra les maigres recettes, commanda un café noir et, les marchandises sur la tête, elle rentra à la maison.
A.C. prit même le soin de croquer pour la première fois de sa vie, une noix de kola avant de se coucher.
Autre précaution, elle ouvrit légèrement la porte de sa chambre à coucher et pouvait donc regarder discrètement la grande tasse contenant ses poulets.
Trente minutes plus tard, deux individus s’approchèrent des poulets, en enlevèrent 4 et s’apprêtaient, sur la pointe des pieds, à aller vers l’autre côté de la concession.
A.C. sauta furtivement de son lit, cria au voleur, tout en braquant sa torche sur les deux voleurs restés cloués sur place.
Tous les locataires étaient à présent dans la cour.
Les deux voleurs n’étaient autres que son vieux beau-père et le propriétaire de la concession, un vieil homme qui dépasse la soixantaine.
Tout était désormais clair et il fallait attendre quelque temps pour régler l’affaire. Ainsi, à 8 heures, il fallait régler les comptes.
A.C. en retard de paiement de location de 3 mois, décide de ne plus rien payer.
Chose que le propriétaire de la concession accepta, sans « broncher » mais demanda à A.C. de quitter sa concession.
La dame, son indélicat beau-père et ses 3 enfants ont, il y a quelques jours, élu domicile dans un autre quartier.
Espérons que là, le voleur de beau-père ne trouvera pas un nouveau… complice.
Boubacar Sankaré