Histoire : … d’un voleur coriace

La Tabaski n’est pas encore là. Mais, le vieil Alassane, domicilié à Baco-djicoroni, a déjà pris ses précautions car le prix du mouton s’élève de jour en jour. Parallèlement, les voleurs, eux aussi, sont tous les jours aux aguets. C’est pourquoi, le vieil Alassane a solidement attaché les deux béliers achetés depuis deux mois, juste derrière la fenêtre de sa chambre à coucher. Et, de jour, mais surtout la nuit, il jette discrètement des coups d’œil sur les animaux pour s’assurer qu’ils n’ont pas été enlevés.

Ces mesures, le jeune Amadou les ignorait. C’est pourquoi, il a décidé dans la nuit du 5 octobre dernier, de faire du vieil Alassane sa victime en lui volant ses animaux. Hélas ! S’il savait ! En effet, vers deux heures du matin, ce jour, le jeune voleur, n’eut aucun mal à pénétrer dans la concession du vieil homme. A présent, il s’agit de détacher les deux moutons. Le vieil homme, qui a suivi Amadou depuis ses premières actions, sortit de sa chambre sur la pointe des pieds, armé d’un gros bâton. Le voleur avait semble-t-il, du mal à détacher la corde et sortit de sa poche un couteau pour la couper. C’est à ce moment que le vieux lui asséna un violent coup à la hanche, puis un autre et encore un autre. Le vieil homme, croyant que le jeune voleur était presque… mort, alla alerter les voisins. Tout le monde était sur les lieux, mais le voleur, malgré les coups foudroyants reçus, s’était éclipsé. Alassane n’en revient pas et depuis il ne cesse de raconter son histoire au premier passant en concluant : « Et pourtant, je lui avais cassé les reins ».

… de deux infidèles

D.T., marie et père d’une fillette de 3 ans, supportera-t-il encore longtemps qu’on l’appelle “Tantie” à Doudabougou ? Il l’aura en tout cas lui-même cherché ce surnom.

Employé dans une société de gardiennage, D.T., 34 ans), ne travaille que de nuit. Il arrive même que notre veilleur passe plusieurs jours sans rencontrer son épouse, vendeuse de condiments.

La seule personne régulièrement à la maison, c’est la fillette du couple autour de laquelle gravitent papa et maman. Ainsi, depuis quelques semaines, contrairement à ses habitudes, D.T. ne rentre plus seul à la maison pour amuser sa fillette et se reposer. Après le travail, il se fait toujours accompagner d’une dame qu’il a vite présentée à sa fillette comme “Tantie”. Quelques bonbons et biscuits et la petite fille ne se faisait plus prier pour laisser papa et “Tantie” tranquilles et aller jouer. Et c’est seulement vers midi, après le départ de la dame, que D.T. s’empresse d’aller à la recherche de sa fillette qui, comme une orpheline passe sa journée sous un arbre devant la maison paternelle.

L’attitude du gardien avait ainsi donné matière à causeries aux voisins et, finalement, la chose a fini par tomber dans l’oreille de son épouse. Celle-ci a donc décidé de coincer son époux et son audacieuse rivale. Il était donc 10 h 30 mn en ce 10 octobre, lorsque madame D.T.débarqua, contrairement à ses habitudes, à la maison. Sans même daigner regarder sa fillette qui se flattait d’avoir reçu des bonbons de “Tantie”, madame D.T. rentra en catastrophe dans la chambre conjugale.

Son époux était bien là avec “Tantie”, tous deux nus comme des oranges épluchées.

D’un bond, le couple tenta de se rhabiller, mais “Tantie”, n’en aura point le temps.

Copieusement tabassée par madame D.T., elle ne dut son salut qu’à l’intervention des voisins qui étaient aux aguets du spectacle. Pour toute explication, “Tantie”  expliqué que D.T. l’amenait à son domicile en soutenant être divorcé. Elle “Tantie”  nourrissait même l’espoir d’une union officielle et légale avec lui. “Tantie”, elle, ne pleurait plus. A cause de l’humiliation.

D.T. quant à lui, est resté comme paralysé, dépassé par l’événement. Tout honteux, il porte depuis quelques jours, des lunettes fumées et subit, malgré lui, le sobriquet de “Tantie” que lui ont collé les jeunes du quartier.

Boubacar Sankaré

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