Histoire : … d’un vieil aveugle

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    Sabalibougou 20 Octobre 2014. Il est 14 heures. Une femme hurle de toutes ses forces et appelle les voisins au secours.

    Malgré la chaleur accablante, en quelques minutes, près d’une centaine de personnes étaient là, demandant à la femme, ce qui lui était arrivé.

    Pendant ce temps, A.S,  son époux, était toujours à l’intérieur de la maison, savourant son repas de midi.

    D’ailleurs, il ne pouvait en être autrement car le chef de famille est aveugle et respecte sa philosophie : « quand il y a du bruit dehors, ne sortez jamais de chez vous. Et quand vous êtes dehors pendant qu’il y a du bruit, rentrez immédiatement chez vous. Vous éviterez ainsi, toute votre vie, le « gèrègèrè ».

    Cette sage philosophie du vieil aveugle, connue de tous dans le quartier, lui vaut le pseudonyme de « Gèrègèrè ». Et ce jour, notre aveugle ignorait que le « gèrègèrè » aura été provoqué par lui-même.

    Les voisins accourus au secours de sa femme, s’en rendront compte, après que celle-ci leur eût expliqué que son mari était devenu fou car entrain de manger un petit animal tout cru.

    En effet, après la « révélation » de la dame, la plupart des voisins ayant effectué le déplacement pour venir au secours de la femme, se sont éloignés de leur domicile, préférant attendre à plusieurs mètres de là, les constats de la dizaine de curieux ayant eu la témérité de franchir la porte du couple.

    Le vieil aveugle était là, le boubou blanc couvert de sang frais.

    Les curieux étaient comme paralysés à la vue du spectacle. Ils se ressaisirent cependant, peu après, avant de signifier à A.S. (qui les invitait à partager son repas) qu’il avait du sang sur la bouche et sur le boubou. « Du sang ? » s’étonna le vieil aveugle avant d’ajouter « mais c’est certainement par la faute de ma femme Djènèba qui a mal cuit la viande… tenez, regardez ce morceau que je n’ai pu avaler. Il est presque cru et manque cruellement de sel ».

    Dans son geste, le vieil aveugle brandit le « morceau de viande ».

    Horreur ! C’était les restes d’un crapaud… à moitié mangé.

    Au même moment, deux autres crapauds sautillaient autour de A.S.

    Le problème a vite été compris.

    Le pauvre A.S, n’était point devenu fou. Seulement, voilà : un de ces nombreux crapauds que l’on peut apercevoir ça et là dans la maison était tombé dans la sauce chaude que lui avait servie son épouse. Et le malheureux qui ne s’était douté de rien, l’avait « attaqué » comme morceau de viande qu’il n’a d’ailleurs pu manger… entièrement.

    Quelques vieux du quartier ont demandé aux enfants de débarrasser la petite famille des vilaines bêtes.

    Bilan de la « chasse » : 36 crapauds massacrés.

     

    Boubacar Sankaré

     

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    4 COMMENTAIRES

    1. avec ton niveau en journalisme il faut donner les bons exemples a tes cades et cesse de rencontre n importe quoi si tu n a rien a dire il faut fermer ton journal

    2. Sankaré, arrêtez vos “conneries” et ayez un peu de respect pour la profession de journaliste.

      Vous êtes une honte pour la mémoire des martyrs du 26 Mars, puisque vous officiez pour un journal du même nom.

      A la limite ayez le courage de créer une rubrique “Potins et idioties”, au moins on saurait à quoi s’en tenir.

      Cordialement.

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