Après avoir purgé une peine de deux ans à la maison d’Arrêt de Bamako pour vol à main armée, B.T. en est sorti depuis deux ans et semblait avoir décidé de changer de comportement. C’est pourquoi, aidé par ses parents à Kalabankoro, celui qui aura été un téméraire délinquant dans le quartier s’y est installé, cette fois-ci comme étalagiste non loin d’un « koroboroboutiqui ».
Le petit commerce ne marchait apparemment pas, mais paradoxalement, B.T. était prospère et est vite devenu le chouchou des jeunes filles de Kalaban.
D’où tirait-il tant d’argent ?
Personne ne se posait la question surtout que B.T. est toujours présent à son stand.
Le masque tombera le 7 novembre dernier.
Ce jour-là, M. Maïga le boutiquier d’à côté dormait profondément dans sa boutique fermée à double tour, quand, vers 3 heures du matin, un homme lui est tombé dessus depuis le plafond.
M. Maïga se réveilla en catastrophe, alluma les ampoules et se trouvait face à l’intrus, B.T. l’étalagiste. Que fait notre homme ici ? « Koroboro » avait la réponse en regardant par où son visiteur était entré : le toit en tôle était troué.
Armé d’un sabre, M. Maïga obligea donc l’ancien locataire de la maison d’arrêt de Bamako à passer aux aveux.
Le bandit reconnut avoir passer une soirée à scier le toit du boutiquier alors que celui-ci était absent afin de se frayer un passage secret pour dévaliser sa victime. Depuis, confessa B.T., il rendait très souvent visite à A. Maïga après 0 heure car « Koroboro » était le champion des adeptes de Morphée.
Du coup, A. Maïga se mit d’abord à pleurer pour ensuite crier de toutes ses forces.
Tous les voisins alertés se ruèrent sur les lieux. Le boutiquier ouvrit enfin la porte et au lieu d’expliquer le problème, tomba évanoui. L’idée que le voleur vivait depuis deux ans grâce à ses biens, lui a été insoutenable.
Alors qu’on s’occupait à réanimer A. Maïga, B.T., caché derrière le comptoir, a profité de l’inattention de la foule pour détaler comme un lapin. Depuis, il n’a plus été revu. Quant à A. Maïga, il semble désormais avoir complètement perdu la tête car, depuis la nuit des événements, il dort et se réveille avec une calculatrice qu’il ne cesse de manier.
Peut-être pour avoir une idée de tout ce qui lui a été volé.
Boubacar Sankaré