Transporteur à la retraite, I.T. a, depuis deux ans, construit une vaste concession à Sébénikoro, avant d’abandonner les routes.
Grâce aux frais de location que lui versent mensuellement les trois familles avec lesquelles il cohabite, le vieux retraité, marié et père de six enfants, arrive à joindre les « deux bouts ».
Respectable et pieux, I.T. est aussi réputé pour être rigoureux avec ses principes, notamment le paiement régulier de ses loyers.
Mais, depuis bientôt trois mois, l’on a pu remarquer que notre vieil homme ne réclame plus de frais de location à un de ses locataires, un mécanicien (34 ans) marié depuis seulement un an. En plus, le vieil homme ne lui adresse même plus la parole.
Les curieux avaient beau mener des enquêtes, rien à faire.
Ni le propriétaire de la concession, ni son locataire ne déliait la langue.
Curieuse histoire, connue finalement le 2 mai dernier.
En effet, il était environ 17 heures ce jour-là, lorsque le vieux I.T. se planta devant la porte de son locataire.
Quelques murmures entre les deux hommes et le ton monta. Ils étaient sur le point d’en venir aux mains, lorsque les voisins s’interposèrent. Alors, bonjour les explications !
Le jeune mécanicien révéla qu’il avait surpris, il y a quelques mois, le vieil homme entrain d’entretenir des relations « graves » avec… sa brebis (bali-bali) achetée à 180.000 FCFA et que, pour se faire excuser, I.T., s’était engagé à ne plus lui réclamer, pendant 7 mois, les frais de location en guise de dédommagement. D’ailleurs insistait le mécanicien, sa brebis était tombée malade, quelques jours après, avant de mourir.
Le vieil homme quant à lui, n’a pu, (ou a-t-il fait semblant) supporter d’entendre de si graves accusations.
Il piqua alors une crise.
Revenu à lui le lendemain. I.T. n’a pas fourni d’explication, exhortant plutôt les intervenants dans l’histoire, à chasser le mécanicien de sa concession. Quelques notables du quartier ont tout dit et tout fait pour établir la paix entre les deux parties, mais, en vain.
C’est alors qu’ils se sont résolus à prier le jeune mécanicien d’évacuer les lieux, afin, disaient-ils, « d’épargner le cœur » du vieil homme.
Le jeune mécanicien, serviable et respectueux de la parole des Vieux, a accepté la proposition.
Il a déménagé, non seulement de la concession, mais aussi du quartier.
Le vieil homme indélicat, lui, n’a toujours pas délié la langue.
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