Histoire… … d’un “missionnaire”

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    S.S. est un agent comptable dans une banque de la place. Marié depuis quelques années, il est domicilié à Magnambougou dans une grande concession où il cohabite avec cinq autres familles. Surveillé sérieusement par son épouse, A.T., notre agent comptable, a abandonné depuis quelques mois le “maquis”, un monde qu’il a cependant du mal à oublier.

    Nostalgique de ce milieu, S.S., pour s’échapper de la maison conjugale, expliqua ce 2 janvier 2013 à Madame qu’il devait aller en mission à Bougouni pour retourner à Bamako le lendemain.

    Et, pour mieux convaincre sa femme, il prépara une pile de documents, s’empara de quelques habits et lui remit la somme de 5 000 Fcfa. comme cadeau. Il était 19 h quand S.S. prit son petit sac et s’en alla du domicile conjugal.

    Madame, soupçonnant son mari, le suivit discrètement. Quelques minutes de marche, et voilà que S.S. entra dans une boutique et confia le sac à “Koroboro”. Madame avait suivi la scène. Mais, Monsieur, ne se doutant de rien, se dirigea vers une ruelle et bientôt entra dans une maison.

    Plus de doute, S.S. avait bien là, une maîtresse.

    Madame décida sur le champ de se jeter sur son infidèle de mari, mais elle se ressaisit et opta pour une seconde solution. Et pas des plus douces. C’est ainsi qu’elle s’introduit dans la maison et resta cachée dans le vestibule, avec la bénédiction de l’obscurité. Une heure, deux heures… Madame est toujours là, attendant patiemment la sortie de son époux. Elle s’était même armée d’un pilon.

    Il était 1 h du matin quand S.S. se décida enfin à sortir. C’est à ce moment que A.T. lui asséna un violent coup de pilon aux hanches. Paniqué, S.S. qui croyait avoir à faire à un amant de sa maîtresse mit ses jambes à son cou, poursuivi par sa femme.

    Dans sa fuite, S.S. ne daigna même pas regarder derrière lui.

    Nos champions étaient à présent devant la boutique où S.S. avait fait garder son sac. Passants et voisins s’interposèrent alors entre le couple.

    S.S. dévisagea enfin son “assaillant” et se rendit compte que c’était Madame qui le pourchassait.

    Offensé et humilié, il retourna à la maison et jeta aussitôt les bagages de sa femme à la rue. Celle-ci, sans hésitation, a regagné la même nuit le domicile paternel.

    S.S., quant à lui, à cause de l’humiliation qu’il a subie aurait élu quelques jours, domicile à Médine où dit-on, il aura peu de chance de rencontrer la “Dame au pilon”. Mais, sait-on jamais ?

    Boubacar SANKARE

     

     

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