Histoire: … d’un menuisier ambulant

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    Depuis bientôt deux mois, Maty Diarra, ébéniste de son état à Sébéninkoro, est constamment victime de vol de ses objets : fauteuils, chaises, tabourets et autres, exposés devant son atelier.

    Par quel miracle, le bandit arrivait-il à accomplir son forfait en plein jour ?

    M. Diarra ne le savait pas et toutes ses recherches avaient été vaines. Jusqu’à ce 20 novembre 2012.

    Ce jour-là, l’ébéniste se retrouva nez à nez avec un jeune menuisier ambulant vendant des chaises au marché Dabanani. Maty Diarra reconnut du coup 4 de ses chaises confectionnées en Mars dernier et disparues mystérieusement. Coincé, le jeune garçon, innocent apparemment, n’hésita pas à conduire l’ébéniste chez son maître à Sénéninkoro.

    Stupéfaction ! Ce dernier n’était autre que le beau-père de Maty Diarra.

    Confus, l’indélicat beau père avoua être lui-même l’auteur des vols. Hélas, malgré l’insistance de Madame Diarra pour régler le problème à l’amiable, l’ébéniste décida de laver le linge devant un huissier.

    Eh oui, tous les voleurs doivent payer leurs forfaits, fussent-ils… des beaux parents.

     

    … de recouvrement de dettes

    I.T. est un vieux menuisier à Lafiabougou. Depuis un certain temps, n’ayant plus de clients, il n’eut le choix que de vendre petit à petit ses instruments de travail pour subvenir aux besoins de sa famille.

    N’ayant plus rien à vendre depuis le début du mois d’octobre, le pauvre homme ne vivait que grâce à des dettes qu’il contractait par-ci, par-là. Ces sources taries, il rencontra, comme par  miracle, un vieil ami qui lui devait depuis près d’une année, la somme de 30 000 Fcfa.

    I.T. expliqua alors sa situation à son ami (résidant à Ségou) qui promit de rembourser l’intégralité de la somme le 17 octobre 2012. Mais le rendez-vous a été pris pour Ségou. Nous somme au 16 octobre 2012 et I.T. n’ayant ni un radis, décida d’effectuer le déplacement (Bamako-Ségou) à pied.

    Le malheureux menuisier prit donc dès 4 heures du matin la route… Marchant comme un fou, c’est seulement le 22 octobre qu’il se retrouva à un kilomètre de la ville de Ségou… mais restera là. Les jambes ne tenant plus, il s’écroula. Secouru et hospitalisé dans la cité des Balanzans à l’hôpital, I.T. a eu la chance d’être reconnu par un autre ami qui se chargea de récupérer les 30 000 Fcfa qui ont failli lui coûter la vie.

    I.T. était enfin en possession de son argent, qui, malheureusement a été totalement investi dans l’achat de médicaments, analyses et repas. Le 25 octobre enfin, le pauvre menuisier est “libéré” de l’hôpital et guéri.

    Mais… il ne lui restait plus rien. ni même pour manger. C’est grâce à un transporteur de Lafiabougou rencontré  dans une ruelle de Ségou qu’il a enfin pu regagner son domicile à Bamako. Et, le même transporteur, sensible son l’odyssée, lui a accordé un prêt de 50 000 Fcfa.

    Le menuisier I.T. est ainsi depuis quelques jours, converti en vendeur de poules. Bonne chance doit-on lui souhaiter.

     

    Boubacar Sankaré

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