Histoire: D’un escroc

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    Jeune commerçant au Dabanani, Y.T. s’est marié depuis bientôt cinq ans.

    Père de deux enfants, notre commerçant, domicilié à Daoudabougou inspirait dans le quartier respect et admiration, tant il s’occupait de ses enfants, et de son épouse Hadja.

    Côté paiement de ses frais de location, Y.T. s’était arraché la confiance du propriétaire de la concession car il s’acquittait régulièrement des 40.000 FCFA mensuels qu’il devait lui verser.

    Il y a un an cependant, Y.T. se sentait trahi par son compteur d’électricité car, avec deux ampoules, un téléviseur et un réfrigérateur, les factures (électricité) dépassaient toujours les 60.000 FCFA.

    Que se passait-il ?

    Notre commerçant déposa une plainte à l’EDM, mais, après vérification, il s’est avéré que les factures ne reflétaient que la réelle consommation de la famille.

    C’est ainsi que Y.T. qui croyait fermement que c’était le réfrigérateur de madame qui  engloutissait ses sous, avait purement et simplement vendu l’appareil.

    Rien à faire, les factures de l’EDM n’avaient pratiquement subi aucun changement.

    Y.T. décida ainsi en juin dernier de ne brancher ni son téléviseur, ni même son petit poste radio. Mais pour trois ampoules utilisées, la facture du mois juillet s’est élevée à 40.000 FCFA.

    Cette fois-ci, il fallait mettre le paquet et Y.T., pendant tout le mois d’Août s’est sevré d’électricité, se contentant d’une lampe à gaz.

    A la fin du mois, les factures étaient de nouveau là : 25.000 FCFA pour un mois passé sans électricité. Il n’y a plus de doute. Ou le compteur est en “dérangement”, ou Y.T. est victime d’escroquerie.

    Le commerçant s’apprêtait à prendre un nouveau compteur, mais, il décida le 20 Septembre dernier de mener d’abord une petite enquête en compagnie d’un agent de l’EDM qui  vérifia ses installations électriques. Surprise ! un petit fil fut découvert dans la cuisine de Y.T. et se prolongeait jusque dans la maison du propriétaire de la concession. Celui-ci, âgé d’une quarantaine d’années était là, blanchissant tranquillement au fer électrique, ses habits et ceux de son épouse.

    Pris la main dans le sac, le propriétaire de la concession, la tête basse, n’eut que le choix de reconnaitre son forfait devant les locateurs ahuris.

    Pendant combien de temps le propriétaire de la concession  escroquait-il son locateur Y.T. ? Point de calcul à faire !

    Pour éviter la police et la justice, le voleur a accepté, à travers un engagement écrit, de loger « gratuitement » Y.T. pendant un an.

     

    Boubacar Sankaré

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