La Tabaski est bien loin. Mais le vieux Sidibé, domicilié à Baco-djicoroni, a déjà pris ses ‘’précautions’’ pour éviter de subir la hausse du prix du mouton le moment venu. C’est ainsi que, depuis novembre 2018, il a acheté un jeune bélier qu’il attacha solidement derrière la fenêtre de sa chambre à coucher. Cela, parce que Mr Sidibé sait bien que les voleurs agissent, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. C’est pourquoi, de jour comme nuit, il jette discrètement des coups d’œil sur son animal pour s’assurer qu’il est bien là.
Manque de pot pour ce voleur qui, le 2 février dernier s’est introduit nuitamment dans la concession où habite le vieux Sidibé pour tenter de s’emparer de son cher bélier.
Le minable individu alla donc tout droit vers le bélier. Le vieux Sidibé qui avait tout vu, sortit de sa chambre sur la pointe des pieds après s’être armé d’un gros bâton.
Son voleur semblait quant à lui avoir du mal à détacher la corde qui immobilisait l’animal. De sa poche, il sortit alors un couteau pour la couper. C’est en ce moment que le vieux Sidibé, de toutes ses forces lui asséna un formidable coup à la hanche, puis un autre et encore un autre.
Le bandit s’effondra alors, sans jeter un cri.
Le vieil homme qui venait d’assouvir sa colère, croyant que le jeune voleur était mort, alla, paniqué alerter les voisins. Tout le monde était sur les lieux, mais le voleur, malgré les coups foudroyants reçus, s’était éclipsé.
Sidibé n’en revint pas et depuis, il ne cesse de raconter son histoire au premier passant en concluant : “ Et pourtant, je lui avais bien brisé la hanche ”.
Fuir ayant la hanche brisée ?
Allez-savoir !
Boubacar Sankaré