Le vieux H.T. reviendra-t-il de ses émotions ? Le doute est permis car, depuis deux semaines, le vieux forgeron jure de déchiqueter son voisin D.D. qui, par inadvertance, a mis fin aux jours d’une brebis qu’HT avait achetée depuis plus d’un an.
En effet, depuis Janvier 2016, H.T. avait acheté une brebis qu’il gardait soigneusement dans la concession où il habite avec quatre autres voisins à Yirimadjo. La brebis du vieil homme traitée comme une princesse par ce dernier, causait quotidiennement des dégâts aux voisins. Les magasins des autres locataires sont en effet, fréquemment saccagés, les marmites renversées. Mais personne ne pouvait se plaindre auprès du vieil homme au risque de se faire arroser d’injures. H.T. d’ailleurs ne cesse de répéter à ses voisins : “Cette brebis est bien utile que vous parce que l’on peut manger sa viande, boire son lait et prier sur sa peau. Vous, vous ne servirez que de repas aux vers de terre, après votre mort. Et cela, seulement lorsque vous seriez à leur goût”.
Les voisins du vieil homme ont donc pris leur mal en patience. Après tout, la vie d’un animal est bien courte. Et celle de la brebis du vieux forgeron ne fera pas exception.
Excédé par les dégâts que cause l’animal, D.D. également locataire dans la concession, ayant surpris la bête entrain de saccager sa cuisine dans la nuit du 3 avril dernier, l’a purement et simplement entraînée sous un arbre pour l’y attacher solidement. Le lendemain matin, la brebis a été retrouvée étranglée, gisant sans vie sur le sol. Un cri effroyable d’H.T ! Tous les voisins, encore au lit, sauront ce qui c’était passé. “Qui a tué ma brebis ?”.
D.D. se présenta au vieux forgeron, reconnut être à l’origine de la mort de l’animal et promit au vieil homme de rembourser le prix de l’animal.
Pour toute réponse, le vieil homme se saisit d’un coupe-coupe, prêt à châtier le bourreau de sa brebis. L’intervention des voisins et des passants a été salutaire pour D.D. Mais depuis, le vieil homme est toujours armé de son coupe-coupe, attendant de retrouver D.D.
Celui-ci, sur conseil des voisins, a abandonné la concession… En attendant que le vieux H.T. revienne à de meilleurs sentiments. Chose non acquise à ce jour.
Boubacar Sankaré
c’est une vieille histoire journaleux
Le voisin n’avait aucun droit de tuer l’animal. Mais le vieux aussi exagère. S’il ne peut pas maîtriser ou contrôler sa bête, qu’il l’attache tous les soirs avant de se coucher. Voilà ce que risquait la chèvre depuis le début. Et manque de pot pour lui, sa viande n’aura pas servie à grand chose , puisqu’elle est morte étranglée. Quel dommage! Maintenant, qu’il foute la paix au voisin, qui a promis de rembourser la bête turbulente.
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