Administrateur à la retraite depuis 5 ans, B.S. [NDLR : il ne s’agit pas de votre humble serviteur] avait consacré tous ses efforts et ses moyens, pendant qu’il était actif, à la réalisation de son vœu le plus cher : la construction d’une maison à Magnambougou. Il a gagné son pari. Et, pour subvenir aux besoins de sa famille, il a investi le reste de ses économies dans l’élevage de volaille.
Marié à deux femmes et père de douze enfants, le vieil administrateur arrivait à joindre les deux bouts, grâce à la vente d’œufs de poule.
Tant bien que mal, tout marchait pour lui jusqu’en juin dernier quand, un mystérieux voleur commença à enlever ses œufs (ceux de ses poules) destinés à la vente. Cela, malgré la présence des deux gros chiens de garde qu’élevait la famille.
Notre administrateur à la retraite décida, alors de tenir ses poulaillers à l’œil, en veillant devant sa basse-cour.
A cause cependant des pluies nocturnes qui s’abattaient sur Bamako, il n’avait pu mettre (avec succès) à exécution son plan de surveillance.
Le voleur, lui, pendant ce temps, continuait son "œuvre", au détriment de la famille de B.S. dont la situation économique se compliquait de jour en jour.
Excédé, notre retraité, contre vents et marées, avait décidé le 6 novembre dernier de mettre définitivement la main sur le délinquant.
A cet effet, il renonça à la surveillance sur fauteuil et grimpa sur un de ses manguiers non loin de ses poulaillers.
A minuit encore, aucun signe du voleur, et B.S. allait se décider à descendre de son inconfortable observatoire, quand, par le mur, un homme s’introduisit dans le cour, direction : les poulaillers.
Armé de son fusil de chasse, l’administrateur observait toujours.
Son voleur, muni d’un sac, "s’approvisionna" tranquillement en œufs.
Un bond et, B.S. se trouva nez à nez avec le voleur resté cloué sur place.
C’est alors que, de toutes ses forces, le vieil homme assena un foudroyant coup de "fusil" à son voleur qui s’écroula… endormi.
Très vite, toute la famille se retrouva dehors et les ampoules étaient allumées.
Arrosé d’eau glacée, le malheureux se "réveilla".
Le spectacle était cocasse : le voleur n’était autre, qu’un intime ami de B.S., et qui fréquente régulièrement la famille. Mais, pas question de protéger un voleur, même s’il est un ami.
Devant les voisins dont le sommeil a été coupé par le vacarme, le voleur a signé un engagement de remboursement de tous les œufs volés, estimés à 90.000 Fcfa.
On peut parier que celui-là en viendra difficilement à voler des bœufs, à l’avenir.