Histoire… d’une épouse infidèle

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    A.D. est un jeune employé de bureau domicilié à Bamako-Coura. Il y a deux ans, il a épousé une jeune fille du quartier, F.T., secrétaire de son état dans une petite entreprise privée.

     

    Le couple qui vivait en location dans une grande concession avec d’autres familles, s’est toujours illustré aux yeux de tous, par un respect mutuel, une tranquillité exemplaire et une harmonie enviable.

     

    Mais, depuis maintenant 3 mois, la vie de A.D. et F.T. s’est transformée en un véritable enfer. Pas un jour ne passe où A.D. ne tabasse sa femme, lorsque celle-ci ne lui jette pas des ustensiles de cuisine à la figure.

     

    Ainsi le 10 janvier dernier, aux environs de 21 heures, c’est avec une grande surprise que les voisins découvraient que ceux qui échangeaient des coups de poings dans le salon du couple, n’étaient autres que A.D. et un « ami » que lui-même a « invité » à domicile.

     

    Il a fallu beaucoup de bras valides pour arrêter les combattants et écouter le récit de A.D.

     

    En effet, selon le mari de F.T., toutes les bagarres qui l’opposaient à sa femme depuis quelque temps étaient dues aux sorties intempestives de son épouse qu’il avait fini par soupçonner d’infidélité.

     

    C’est alors que, pour trouver des preuves de cette accusation toujours niée par sa femme, A.D. décida ce jour-là, pendant que F.T. prenait une douche, de fouiller son sac à main. Il y trouva alors une carte de visite et demanda à sa femme F.T. d’où elle venait.

     

    Celle-ci lui signifia qu’elle venait tout droit du domicile d’une amie où elle avait assisté à un baptême.

     

    Non convaincu, A.D., s’empara de la carte de visite, se dirigea vers une cabine téléphonique et prit contact avec un monsieur auquel, il s’est présenté comme étant le frère de sa propre épouse.

     

    L’homme lui répondit que sa « sœur » venait de le quitter, mais A.D. l’invita à le rencontrer pour le conduire à la maison, après lui avoir expliqué que F.T. l’y attendait… urgemment.

     

    Ne se doutant de rien, l’homme qui ignorait qu’il venait d’échanger avec le mari de son amante (il la croyait d’ailleurs célibataire), vint donc au rendez-vous.

     

    A.D. le conduisit alors jusque dans son propre salon où F.T., à présent rafraîchie après une bonne douche, était installée devant le téléviseur.

     

    A la vue de son amant accompagné de son mari, F.T. tomba évanouie.

     

    Surpris, l’intrus qui ne se doutait de rien se jeta à son chevet, quand il fut relevé par un foudroyant coup de poing que lui asséna un A.D., fou de colère.

     

    Alors, s’engagea un duel entre les deux hommes : l’amant et le mari.

     

    Sans l’intervention des voisins, la bagarre aurait tourné au drame.

     

    Tout était clair à présent et l’amant pris au piège, allait être sérieusement tabassé si l’on avait pas finalement cru à son innocence quand il a juré par tous les Dieux que madame (revenue à elle peu après) ne lui avait jamais signifié qu’elle était mariée.

     

    Sa plaidoirie était d’ailleurs concordante. Autrement, il n’aurait jamais eu la témérité de franchir le domicile conjugal de A.D. et F.T.

     

    Quant à l’épouse infidèle, elle a été cette même nuit, éjectée du domicile conjugal.

     

    … d’un Jaloux

     

    Agent de gardiennage dans une de ces nombreuses sociétés à Bamako, AC, âgé d’environ 45 ans et marié depuis deux ans, est domicilié à Boulkassoumbougou où il partage avec d’autres voisins, une vaste concession.

     

    Travaillant généralement pendant la nuit, AC subit depuis plusieurs mois des pressions de certaines mauvaises langues lui ayant affirmé que son épouse (sans enfant), recevrait d’autres hommes à domicile pendant ses absences. Et depuis quelque temps, AC, réputé pour sa gentillesse, son respect pour les voisins, est devenu complément amer, méconnaissable et agressif… Et quand le matin, il revient de son travail, il suffit qu’un voisin, les dents en récréation, le regarde en face, pour que l’homme entre dans tous ses états.

     

    Ce comportement curieux de AC, a ainsi, attiré l’attention de ses voisins, lesquels suivaient depuis, ses moindres gestes.

     

    Le 12 janvier dernier, 23 heures à Boulkassoumbougou. Dans la concession où réside l’agent de gardiennage, l’électricité a été « coupée » depuis quelques jours.

     

    Tous les voisins, prenaient de l’air dans la cour quand le jaloux mari, contrairement à ses habitudes, revint à la maison, armé d’un gros bâton. Tous les regards se tournèrent vers AC qui ouvrit sa chambre. Madame y était et dormait probablement à poings fermés. Une fois à l’intérieur, AC bouclait à peine sa chambre qu’il commença à cogner sur tout ce qui bougeait. Qui se passait-il ? Son épouse criait de toutes ses forces, appelait au secours et ne cessait de demander à A.C. : « mais qu’ai-je fais ? As-tu perdu la tête ? ».

     

    A.C. répondait par des coups de bâton. Les voisins s’assemblèrent et enfoncèrent la porte. Après avoir maîtrisé AC dans l’obscurité, on s’empressa de chercher des torches afin de constater les dégâts.

     

    Chose bizarre, madame n’avait pratiquement pas été tabassée. La vraie victime, gisait dans un coin… sans vie. C’était l’agneau d’un des voisins déclaré égaré depuis le petit soir.

     

    L’animal probablement malade, s’était réfugié dans la chambre de A.C. et celui-ci, en rentrant dans la maison, l’aurait pris pour un de ces hommes qui fréquenteraient sa femme….

     

    Le jaloux mari transpirait encore. Les voisins lui ayant réaffirmé la conduite exemplaire de son épouse, il n’eut d’autres choix que de reconnaître sa maladresse et de consentir à rembourser le prix de l’animal qu’il a sauvagement abattu.

     

    Une chance providentielle pour A.C. qui aurait pu passer le reste de sa vie en prison, si sa victime n’avait pas été un… mouton.

     

    … d’une épouse

     

    D.T. est une gigantesque femme qui pèserait les 120 kg, avec une imposante taille de 2 mètres.

     

    Et, depuis maintenant 4 mois, un agent comptable d’une société privée a convolé en justes noces avec cette "montagne" humaine.

     

    Le couple s’est installé dans une concession .

     

    Mais, à peine un mois après le mariage, le jeune comptable a découvert le caractère violent de sa femme qui le roue de coups de poings à la moindre dispute.

     

    Et le pauvre mari, chétif comme un criquet pèlerin, se fait même tabasser (par sa sévère épouse) en pleine rue ou devant les voisins.

     

    Jalouse, très jalouse et sûre de ses muscles, la montagne, pardon, DT se donne même le luxe de renvoyer son mari de la chambre conjugale sur un simple coup d’humeur.

     

    Et le malheureux qui ne bronche jamais (au risque de se faire châtier) n’a d’autre choix que de passer la nuit sous la véranda aménagée comme magasin et où dort la 52, de la petite famille. Celle-ci, sensible face la situation de notre agent comptable, l’invite très souvent à prendre place sur sa natte, chaque fois que madame chassait son mari.

     

    Et ce qui devait arriver, arrivait chaque fois.

     

    MC, l’agent comptable finit par  prendre goût (à être chassé) et provoquait (à distance) même de temps en temps DT, afin d’être renvoyé de la chambre conjugale.

     

    La situation durait depuis maintenant deux mois et, DT qui ne se faisait plus prier par son époux de surseoir aux punitions en est venue à le soupçonner d’avoir de bonnes relations avec la bonne.

     

    Et ce 1er février 2010, elle piégea son époux en le renvoyant, comme d’habitude "dormir" hors de la chambre conjugale.

     

    MC n’y opposa aucun problème.

     

    Quelque temps après, DT à l’affût, regardait son mari qui enlaçait sa deuxième "épouse".

     

    La réaction de DT a été vive.

     

    Elle roua MC de coups de bâtons et ne s’arrêta que lorsque les voisins vinrent intervenir.

     

    Chose bizarre cependant, DT ne renvoya pas sa servante, mais n’a pas non plus changé de méthodes de punition par rapport à son malheureux époux.

     

    Désormais, c’est DT elle même qui abandonne la chambre conjugale à son mari pendant ses moments de colère pour se coucher… à côté de la servante.

     

     

    … d’un caporal

     

    Caporal de l’armée de terre, Madou Fané est domicilié à Kalabancoro.

     

    Marié et père de 9 enfants, "mon caporal" n’a pas eu de chance avec sa progéniture.

     

    Et pour cause, tous sont des chômeurs, à l’exception d’un seul qui arrive d’ailleurs, difficilement à joindre les deux bouts en exerçant le métier de tailleur ambulant.

     

    C’est, grâce donc à ses maigres pensions que le vieil homme arrive tant bien que mal à subvenir aux besoins de sa famille.

     

    Comble de misères, rien ne va en plus entre lui et sa vieille épouse, excédée par la gestion infernale d’une vie familiale, pourtant ordinaire au Mali.

     

    Comme le dit l’adage, quand la pirogue est sur le point de chavirer, autant y mettre de l’eau, afin d’en finir pour de bon.

     

    Caporal Fané décide ainsi, malgré la situation, de prendre une deuxième épouse pour, au moins avoir avant le grand départ une petite source de consolation.

     

    Il consulta alors un marabout, avant de mettre son projet à exécution.

     

    Celui-ci approuva la décision de "mon caporal", mais lui proposa d’abord, d’autres services : lui multiplier sa maigre pension.

     

    Le vieux qui croyait avoir ainsi fini avec les problèmes financiers remit sa pension de 78.000 Fcfa qu’il venait de toucher à son marabout.

     

    Nous sommes le 30 mars 2010. Il était de 19 heures.

     

    Pour les cérémonies de multiplication de sous, notre charlatan, demanda et obtint du vieux retraité une chambre qu’il inspecta, avant de s’y enfermer.

     

    A la porte, mon Caporal resta assis… patiemment, toute la nuit.

     

    Au petit matin, tout fébrile, fatigué et affaibli, il interpella son marabout.

     

    Celui-ci restait, curieusement… sourd.

     

    Notre retraité, aidé de ses fils, défonça alors la porte.

     

    Stupéfaction !

     

    Le marabout s’est "volatilisé".

     

    Regardant la fenêtre ouverte de la chambre, mon Caporal et ses enfants ont vite compris que les "djinns" avaient emporté le marabout par là.

     

    Mr Fané piqua une petite crise, mais reprit vite ses esprits et entreprît de rechercher son escroc. Une enquête qui aboutira, très vite.

     

    Le marabout de mon Caporal, en location dans une petite chambre à Djelibougou avait plié bagage.

     

    Un précieux renseignement tout de même : c’est un escroc serait un fidèle participant aux cérémonies de funérailles.

     

    Le vieux caporal passait ainsi ses journées à rôder autour du cimetière favori (Djelibougou) de son "type".

     

    La patience est payante.

     

    Le 02 avril dernier, Mr Fané était aux aguets, lorsqu’il vît son escroc en première ligne dans un cortège funéraire.

     

    L’ancien Caporal suivit sans alors son voleur qui dirigeait la fatiha (non pas contre les auteurs du nouveau code des personnes et de la famille) autour de la tombe du défunt.

     

    A présent, les fidèles revenaient sur leurs pas vers la sortie.

     

    C’est alors que mon caporal, furieux, se jeta sur son homme.

     

    Panique générale.

     

    Les accompagnants du mort ont mis leurs jambes au cou, avant de s’arrêter plus loin et de comprendre ce qui se passait.

     

    Il ne s’agit point d’un mort ressuscité qui bastonnait un marabout, mais bien d’un Caporal à la retraite abusé qui "marchait au pas" sur un voleur. La solution a vite été trouvée : notre marabout qui avait sur lui une liasse de billets de banque a tout simplement expliqué aux curieux que, ce qui venait de se passer était "un bon signe pour le mort". Et, il lui revenait selon ses propos, de remettre la somme de 150.000 Fcfa au "malheureux fou qui a tenté par désespoir de l’agresser".

    Tenaillé par la soif de son argent volé, "mon Caporal" n’a placé, ni un mot, après avoir recouvré son argent, du reste "un peu"… multiplié.

    Leçon : on ne détourne pas les sous d’un Caporal… Même à la retraite.  

     

     

    … de divorce pour des poules volées

     

    S.T. et M.D sont des amis de longue date dont les chemins se sont croisés à Bamako dans le domaine du transport.

     

    Tous deux chauffeurs de duruni résidant à Lafiabougou, ils ont, depuis quelques mois, parallèlement à leur métier de transporteurs, décidé de faire l’élevage de poules.

     

    A cet effet, ils louèrent une concession abandonnée à Djikoroni et chargèrent un jeune homme de la garde de leur volaille.

     

    Et, naturellement, les deux basse-cours étaient séparées, pour éviter tout litige à propos d’œufs ou de poussins.

     

    Tout se passait bien et à la satisfaction de nos deux amis, la reproduction était satisfaisante.

     

    Les deux chauffeurs décidèrent cependant d’attendre encore pour commencer à commercialiser leurs poules et coqs.

     

    Cependant, depuis bientôt un mois, les deux hommes ont constaté des enlèvements réguliers de poules dans les basse-cours. Mais chaque fois que l’un des chauffeurs faisaient des reproches au gardien, l’autre lui demandait de patienter.

     

    Il y a une semaine, S.T lui, a constaté que ses poules étaient "les plus volées". C’est pourquoi, il décida de faire une petite enquête.

     

    Ainsi donc, avant d’avoir fini ses courses de la journée, il alla, le 30 mars dernier à la concession abandonnée et coinça le gardien, lui sommant de lui dire qui était l’auteur des vols.

     

    Au même moment, arrivait sur les lieux, son ami M.D pour le même motif.

     

    Le jeune gardien n’eut point le choix devant les deux amis le menaçant à l’aide d’un sabre et d’un gourdin.

     

    Révélation : "ce sont vos épouses qui me donnent chacune 300 Fcfa pour chaque poule enlevée" avoua le jeune gardien qui ne sera sauf que grâce à l’intervention des passants.

     

    Quant aux deux femmes voleuses, elles ont été renvoyées du domicile conjugal par leur mari respectif.

     

    Actuellement, des notables du quartier sont à pied d’œuvre pour faire revenir les deux chauffeurs à de meilleurs sentiments.

     

    Boubacar Sankaré

     

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