Cette mesure au relent fracassant à provoqué un malaise général au sein des ménages qui, désormais, devront s’octroyer la bouteille de 6 kg au prix sans appel de 2 500 F CFA contre 2 000, précédemment.
En effet, à la différence de certains pays de la sous région (comme le Sénégal où c’est la réalité du prix qui est pratiqué), le Mali s’est engagé, depuis toujours, à subventionner le prix sur le gaz butane. Seulement voilà ; sur une prévision budgétaire annuelle de près de 3 800 000 000 pour la subvention sur le prix du gaz butane, l’Etat malien a déjà englouti plus de 6 000 000 000 F CFA entre janvier et octobre 2011. Toute chose qui a suscité de sérieuses inquiétudes chez les plus hautes autorités qui, sans plus attendre, ont mis à contribution la Commission nationale des prix, histoire de revoir à la hausse le prix du précieux produit, afin de minimiser la charge financière qui pèse sur l’Etat.
En effet, « la contribution ne fait que s’accroitre au fil des ans » s’inquiète la Directrice générale de l’Office nationale des produits pétroliers (Onap), Mme Tapo Touga Nadio qui estime que la subvention de l’Etat risquerait d’aller à 9 000 000 000 F CFA si aucune mesure n’est prise.
Selon Mme Tapo, toutes les voix se sont accordées sur le retrait progressif de l’Etat dans le schéma de la subvention.
Et l’une des mesures phares est donc la revue à la hausse du prix du gaz butane.
C’est ainsi que, de commun accord avec la commission nationale des prix, le Gouvernement malien a décidé que le prix du gaz soit revu à la hausse. Ainsi, le prix de la bouteille de 6 kg (qui parait comme la plus utilisée sur le marché) a été porté à 2 500 au lieu de 2 000 F CFA.
Cela, parce que, soutient-on du côté de nos autorités, la consommation nationale ne fait que croitre, l’apport de l’Etat malien ne fait qu’augmenter. La preuve, de 2001 à 2011, la consommation est passée de 1 500 à 10 000 tonnes.
La directrice de l’Onap a relevé que chaque fois qu’il y a augmentation de prix ou de quantité consommée, c’est l’Etat qui en souffre à travers l’explosion de la taille de sa subvention. Dès lors, l’Etat voyait sa subvention augmenter de façon exponentielle.
Si bien que, chaque année, l’Etat malien prévoit un crédit pour assurer la subvention.
Selon la directrice générale de l’Office nationale des produits pétroliers (Onap), cette mesure est loin d’être dissuasive, et ne saurait poser les jalons d’une diminution prochaine de la consommation du gaz dans notre pays. Toute fois, dit-elle, la mesure apparait nettement comme une incitation des importateurs à jouer tout leur rôle afin que les populations soient satisfaites à travers un ravitaillement correct en ce produit qui, on ne peut plus, connait une promotion de plus en plus remarquable. « Avec l’avancée du désert et la dégradation des forêts, l’on est condamné à aller vers le renforcement de la consommation du gaz ».
Par ailleurs, l’Etat en procédant à la hausse du prix du gaz, entend lutter contre la contrebande. Car, certains opérateurs économiques ont trouvé goût à exporter d’importantes quantités du gaz subventionné malien vers d’autres destinations dans la sous région. Ce qui, du coup, contrarie les objectifs prioritaires des plus hautes autorités ; à savoir subventionner le gaz pour uniquement satisfaire le consommateur malien.
David Dembélé